En effet je partage l’avis de M.Reboul.

Dans une entreprise comme dans le public, il existe un rapport de force entre patrons/élus et salariés/fonctionnaires. Il est normal qu’il existe des règles (le droit du travail, le règlement intérieur etc...) pour donner des repères à chacun.

Sans droit du travail, les chefs d’entreprises - ne voyant que leur propre intérêt et on peut les comprendre - seraient vite tenter de limiter les jours de congés et augmenter les heures ouvrés.

Avec un excès de code du travail, l’employeur ne peut plus agir efficacement et subit plus qu’il ne décide.

Il est donc nécessaire de trouver des équilibres. Voilà le vrai enjeu de fond.

La durée légale du travail à 35h n’est pas un problème. On se trompe idéologiquement de cible.

Si les français vont au travail à reculons, subissent le stress et le déficit de management de compétences, n’aiment pas leur boulot, gagnent peu et finalement carburent aux anti-dépresseurs et autres vitamines, c’est parce qu’il y a un problème bien plus profond à la source.

Les gens n’arrivent pas à faire un travail qu’ils apprécient car l’école a des défaillances. Défaillances qui se répercutent dans le cursus via absence d’orientation et temps perdu à se chercher.

Les gens travaillent parce qu’ils sont obligés de le faire et aussi parce que c’est un repère « social » : travailler c’est exister dans les repères sociétaux.

Après, pour beaucoup, travailler mieux, avec un management meilleur, une ambiance plus sympa, une anticipation qui permette de cesser la gestion dans l’urgence, des règles clairs qui donnent des droits et des devoirs, un respect mutuel et -enfin- un assouplissement de la féodalité et autres hiérarchies d’auto-satisfaction permettraient sans aucun doute de faire en 25h ce que certains produisent en 45h.

Certains métiers nécessitent plus de temps, c’est un fait. D’autres nécessitent d’être présent à certains moments et c’est tout.

La durée légale à 35h avec ses diverses modalités (39h + RTT) a été une avancée sociale dont les effets néfastes ont été le gel des salaires et la perte de profits pour les boîtes industrielles.

Il faut donc plutôt regarder de ce côté là, sur l’aspect productivité et délinquence financière que du côté de la durée légale du travail.

Qu’un libéral ou un agriculteur disent que 35h soit risible, c’est normal : dans les 2 cas leur profession est faîte de telle façon que chaque heure travaillée engage un gain.

Pour le salarié, la liaison n’est pas directe, il n’est pas maître de la situation : c’est toute la distinction à réaliser.

Enfin, quand on aura compris que structurellement le pays s’épuise avec une gestion archaïque des deniers publics, peut-être pourra t’on dégager des marges... pour les salaires, seul vrai levie pour le pouvoir d’achat.