Vous me faites une mauvaise querelle Reboul :
Je suis totalement d’accord avec vous sur l’importance des glissements sémantiques et symboliques que tente d’opérer N. Sarkozy, qui sont, en effet, d’une gravité extrême. Notre divergence se situe semble-t-il sur des questions relatives à l’opportunité politique de certains combats plutôt que d’autres.
Vous connaissez aussi bien que moi l’état de la gauche. Le pouvoir Sarkozyste a ceci de particulier qu’il passe son temps à faire de la provocation idéologique ( instrumentalisation de G.Moquet ou de Jaurès, laïcité « positive », « liquidation de mai 68 » etc), et je prétend qu’elle ne doit pas foncer en permanence dans ce qui n’est bien souvent que du vide et du discours : le dernier en date étant ses inepties sur la civilisation française dans son discours de vœux. Elle ferait bien mieux de s’intéresser à ce qui se passe réellement et qui est du concret.
Par exemple une fois que la loi sur les peines-plancher a été amendée par rapport à sa version initiale, la gauche a abandonné le terrain. Or que se passe-t-il ? Le parquet a reçu du garde des sceaux pour instruction de faire systématiquement appel des décisions prises par les juges en application de leur pouvoir d’adapter malgré tout les peines. Je n’ai pas entendu la gauche sur ce sujet... Ce n’est qu’un exemple parmi beaucoup d’autres pour dire que la gauche, compte tenu de son état de faiblesse ne doit pas se disperser.
L’histoire de la collusion entre milliardaires et pouvoir politique est du même tonneau : la gauche hurle sur des principes mais où en est-elle à propos de a réforme du code du travail ? La vrai collusion, elle est là,pas dans le fait d’emprunter l’avion de Bolloré !
A s’époumoner sur les grands principes, la gauche ne fait que braquer ceux qui pourraient commencer à regretter leur vote sarkozyste, et qui vont au contraire s’obstiner dans l’erreur.