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Commentaire de xa

sur Le déclin de la banque centrale américaine ou ce qui nous attend en 2008


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xa 3 janvier 2008 09:56

J’ai lu cet article. Mais, comme souvent en matière d’économie, le Canard fait quelques raccourcis.

Il est, non pas erroné, mais trop peu explicatif du fonctionnement des banques. Le point sur lequel il est complètement faux, c’est qu’il prétend que les banques ont pris l’habitude de sortir des créances depuis 90. En fait, c’est beaucoup plus ancien.

Les banques doivent disposer d’une réserve de liquidités en concordance avec leurs engagements à risque (donc les crédits). C’est ce fameux ratio, proposé en 89, et renforcé dans les accords de Bale 2.

Ce ratio n’a pas été assoupli. Mais il se base sur le risque porté par la banque. La banque doit se débarasser du risque pour améliorer son ratio. En clair, elle filialise le risque, ou elle en fait un placement qu’elle vend (ce sont les acheteurs qui portent le risque et donc la perte d’argent réelle).

Pour pouvoir continuer à vendre du crédit, et du crédit à risque plus rémunérateur, elles ont utilisée cette astuce. Là, le Canard a, techniquement, raison. Les créances correspondantes sortent du bilan. Mais en fait le risque complet sort du bilan, puisque ce n’est plus la banque qui a prêté l’argent, mais les investisseurs sur ces produits complexes.

Dans cette histoire, celui qui perd le capital, c’est l’acheteur de ces placements. Là où l’histoire devient tordue, c’est que ces banques ont mis en place, coté gauche, ce système pour diminuer leur exposition aux risques (donc se protéger) via leur division Crédit, et ont acheté, cote droit, les produits risqués des banques concurrentes (donc se sont repris un autre risque) via leur division Placements. Ces investissements sont fait, non pas sur la réserve (on ne doit pas toucher au ratio), mais sur les liquidités libres.

La règle est toujours en vigueur. Le reste, c’est de la compta principalement, de la dépréciation d’actifs. Or ces actifs n’entrent pas dans la définition des réserves (sinon on serait vraiment très très mal). C’est la même chose qu’un individu qui achète un appart et voit le mois d’après que son appart vaut 20% de moins. A-t-il perdu de l’argent ? oui et non. Oui parce qu’il a trop payé pour son appart, non parce qu’il n’a pas vendu donc qu’il n’est pas encore sur qu’il a perdu cet argent .

Les banques, elles, doivent intégrer dans leur compte cette perte en prévision (gestion du risque), et faire en sorte que leur bilan reste suffisant pour que la banque tourne (BFR principalement). Si elles perdent vraiment, cette perte ayant été comptabilisée en avance, ca ne change rien, si elles ne perdent pas vraiment, par exemple parce que les taux baissent et permettre aux emprunteurs de continuer à rembourser leurs crédit, alors elles intégreront ces remboursements en résultat exceptionnel.

Reste que le ofnd de la crise n’est pas d’ordre économique, mais de ressenti : les banques ont peur que les banques emprunteuses sur le marché interbancaire ne sont pas capable de payer leurs échéances, les investisseurs ont peur de voir la banque TOTO impacté parce qu’elle a en toute discrétion investit dans ces fonds risqués, ...

On ne sait pas qui va réellement perdre de l’argent, donc dans le doute, tout le monde trinque.


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