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Commentaire de Emile Mourey

sur Jésus, 2007 ans après...


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Emile Mourey Emile Mourey 9 janvier 2008 22:28

 

@ Antenor

Votre idée me paraît tout à fait logique. A Vézelay, j’avais bien remarqué que dans l’iconographie de certains chapiteaux, le thème développé était le suicide inconscient de l’individu par lui-même (l’homme tue son double, de même que le chrétien perd son âme ou la sauve). Et dans d’autres chapiteaux, comme à Saint-Romain-de-Gourdon, on voit un individu assis – donc mort – qui tient dans ses mains sa deuxième tête dans l’attente qu’elle ressuscite. A la page 283 de mon "Histoire de Bibracte, Dieu rayonnant", j’avais rappelé une croyance romaine : « Les “genius”, personnages petits et laids, sont les doubles surnaturels que tout un chacun possède dans le ciel. Ils veillent sur les vivants depuis leur naissance et disparaissent avec eux si le couple qu’ils ont formé n’a pas œuvré pour le salut commun. »

Dans le cas de Perrecy-les-Forges, il ne s’y trouve pas de personnages petits et laids. Nous ne sommes donc pas dans la croyance romaine mais dans celle du judaïsme messianique –essénien – des manuscrits de la mer Morte bien qu’il y ait des points communs.  On sait, en effet, par ces manuscrits, que les Esséniens établissaient des correspondances très détaillées entre la vie – ou l’existant - sur terre et ce qu’ils imaginaient dans le ciel, apparemment en le sublimant… ciel matériel ou ciel spiritualisé ? (voyez saint Paul avec son idée de corps spirituel que l’individu construit en lui au cours de sa vie et qui seul ressuscitera).

 A Perrecy, peut-on pousser le raisonnement jusqu’à imaginer que ce qu’on écrit sur terre s’écrit, en même temps dans le ciel, c’est très possible. J’en ai trouvé des exemples, en particulier dans mes interprétations de l’apocalypse de Jean. Faut-il voir dans les auréoles un code ? (sur terre, pas d’auréole. Au ciel, auréole derrière la tête) ? Peut-être mais je ne pense pas qu’on puisse généraliser.

 Petit rectificatif à mon article : dans la dernière scène, il s’agit bien d’une clef. En effet, si on se reporte au croquis de mon ciel antique 5, page 206, où j’ai essayé de retrouver dans les constellations le symbole du portier qui ouvre la porte de l’oppidum, celui du berger et celui de l’agneau, on devine que le sculpteur les a tous trois représentés dans les trois personnages de la dernière scène. Le berger tient le bâton, le portier, la clef. Quant à l’agneau, il s’agit de notre Gésocribate. C’est là qu’on s’aperçoit à quel point les évangiles – postérieurs - sont dans le prolongement de ces croyances "esséniennes/druidiques."

Merci de votre remarque. Le débat que nous avons est très enrichissant. Dommage que les responsables de la Culture ne veuillent pas se rendre compte des richesses artistiques et touristiques que nous ont légués les Anciens. J’en suis vraiment découragé. C’est à mourir de honte.

 


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