A Eric Reynaud,
Je vous sais d’abord gré de venir sur ce fil relatif à votre livre. Du point de vue citoyen et de l’information, qu’un auteur de livre veuille débattre avec ses lecteurs ou même avec des simples citoyens, qu’ils partagent ou pas ses hypothèses, est une excellente démarche qu’il convient de saluer.
Il y a quelques mois, évoquant sur Agoravox les divers aspects du dossier d’enquête sur les ventes d’armes françaises à Taiwan, j’avais été aussi intrigué par plusieurs courriels reçus à titre personnel d’acteurs, connus ou moins connus, de ces dossiers qui émettaient des doutes très motivés sur la thèse du suicide de Pierre Bérégovoy. Certains rattachaient même clairement la mort de cet homme à la série de décès suspects qui a scandé le dossier dit, par simplification, "des frégates de Taiwan", mais qui concernent autant les missiles MATRA que les Mirage 2000 que les navires eux-mêmes, sans parler des ventes non-déclarées pendant et depuis lors, passées par un pays tiers d’Afrique.
N’étant ni policier, ni juge, ni médecin autopsiste, j’écoute les arguments des uns et des autres, observe avec attention les faits avérés soumis au public et essaie de réfléchir à partir de tout cela.
De tout ce dont je dispose comme information pour l’heure, il me semble que deux choses essentielles sont à retenir :
1) - la période pendant laquelle Pierre Bérégovoy fut Premier Ministre est celle où se nouent tous les liens qui ont amené aux formidables contrats d’armements cités ci-dessus et donc les relations privées entre personnes qui ont abouti à la répartition de gigantesques commissions et rétro-commissions. On est aussi sous l’époque Eltsine où une mafia russe oligarchique se crée et s’enrichit de manière frauduleuse de manière quasi-exponentielle en bradant et liquidant les bases industrielles de l’ex-URSS. Ces formidables mouvements financiesr mafiaux et ilélgaux ont conduit à de fortes turbulences bancaires, en France et dans le monde, et à des enrichissements spectaculaires. Ces évènements ont eu des conséquences dans les finances publiques et dans la gestion même de l’Etat. Certains y voient à juste titre sur le plan des faits une situation délétère du pays à de nombreux niveaux, mais il serait prudent de ne pas reprocher à un seul homme la responsabilité des actes de nombreux autres qui ont abouti à ces déboires de l’époque, comme il serait judicieux de ragarder le contexte international qui prévaut de façon plus globale, et non pas seulement avec une vue franco-française.
2)- Pierre Bérégovoy avait en effet publiquement déclaré qu’il entendait lutter contre la corruption dès son entrée en fonction, ce qui sous-entendait qu’il avait en mains, plus ou moins, des informations fiables sur les réseaux de corruption au sein de l’Etat et du monde économqiue, que les acteurs de ces réseaux soient du PS ou d’autres partis politiques, ou extérieurs au monde politique. D’un certain point de vue, il semblerait qu’il ai cru ou pensé que le Président Mitterrand l’avait choisi entre autres choses pour assumer cette tâche de remise sur pied des valeurs publiques au sein d’un Etat où, déjà, intérêts privés et postes publics se mêlaient, s’échangeaient et se mélangeaient, avec les conséquences vues plus tard : Crédit Lyonnais, autres affaires de corruption politique, affaires ELF, URBA, mafia varoise, etc....Il paraîtrait donc que Pierre Bérégovoy ait alors pris la mesure des choses et que la corruption au sein même de l’Etat mitterrandien n’était pas un accident de parcours ou le faits de quelques personnes malhonnêtes, mais que le mal était partout, esaimant des sommets de l’Etat vers la société dite civile.
Il résulte de ceci que la réaction la plus douteuse en termes de sincérité à l’enterrement de Pierre Bérégovoy a été celle de François Mitterrand avec sa phrase haineuse CONTRE les journalistes qualifiés de "chiens". Certes, le cynisme de François Mitterrand était habituelle, mais là, il avait été jugé excessif par beaucoup. Comme s’il avait voulu bien "montrer" du doigt des responsables présumés de la mort de son "ami", alors qu’il savait bien que ce la n’était pas et ne pouvait être le cas.
De fait, dans cette affaire Bérégovoy, comme dans d’autres, le sentiment qui en ressort est celui d’un dossier mal géré, dans la hâte, dans les contradictions, comme si on voulait effacer les traces d’un acte dont on aurait eu peur de connaître les dessus qui auraient alors ouvert une boîte à Pandore.
Car, à droite et à gauche, dans les milieux politiques et économiques, nombreux furent, sous les signes hypocrites de deuil et d’affliction, celles et ceux qui étaient probablement soulagés du décès de celui qui avait annoncé q’il allait terrasser la corruption.
La vérité se heurte ici à deux barrières de nature fort différente :
a) celle des opinions partisanes cherchant à attaquer un camp oun un autre, ou pire, des citoyens qui se disent simpleent "ils sont tous pourris", donc ne cherchons pas à éclairer les faits et à défendre ce faisant la République et l’état de droit avec ses libertés.
b) celle des personnes dans les cercles de pouvoir qui ont partie liée avec les réseaux de corruption de cette époque, qui se sont enrichies avec l’argent des grands contrats industriels et d’armement, voire avec des partenariats camouflés avec la mafia russe du moment, mais aussi pour certains, avec les dirigeants chinois avec l’ouverture au capitalisme de la Chine.
Il arrive parfois que des petits rayons de lumière filtrent sur ces réseaux financiers douteux. Ainsi, le 4 février 2008, au TGI de Paris, s’ouvre le procès d’un réseau financier de blanchiment d’argent illégal dit "Affaire du Sentier 2" dans laquelle est mis en examen le PDG de la Société Générale, Daniel Bouton, celu-là même qui fut Directeur du Budget et coordonnateur à ce titre des commissions "légales" à l’époque versées pour les premiers dossiers de vente avec Taiwan.
Un hasard intéressant qui devrait attirer l’attention des journalistes d’investigation qui souhaitent apprendre et comprendre...
Bien cordialement,
29/02 20:25 - Marquis58
Oups,j’ai gaffé,je croyais que le sujet etait encore ouvert et qu’il y avait encore (...)
27/02 21:02 - Marquis58
Bonsoir a tous,je suis tout nouveau ici,je me presente,je m’appelle Bernard,je vais (...)
08/02 22:50 - Jean-Charles DUBOC
Pierre Bérégovoy était un brave homme qui a eu le tort de faire confiance à des loups. Il (...)
20/01 10:27 - Eric Raynaud
Bonjour à tous, J’avais promis de venir donner mon point de vue d’auteur, "au (...)
16/01 13:12 - Philippe Vassé
Bonjour, Je livre à la réflexion ce texte sur des documents qui peuvent susciter, à tout le (...)
15/01 13:02 - non666
La Serp ayant edité aussi bien les chants de l’armée rouge que ceux des milices fachistes (...)
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