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Commentaire de SciFi

sur Evolutionnisme : la bestiole qui défie Darwin


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SciFi SciFi 17 janvier 2008 16:42

@aurelien Effectivement, vu sous cet angle il y a un rapport au moins avec le darwinisme. Intéressant le dessein intelligent industriel, malheureusement tenant compte d’une définition très étriquée de l’intelligence par ses créateurs. Cependant, il n’est pas dit que les organismes issus de manipulation génétiques apportent un réel changement aux règles régissant le vivant, même si l’hybridation est vraiment artificielle (introduction de gènes humains dans des plantes par exemple). Je reconnais que ce risque existe. D’ailleurs, pour abonder dans ton sens on peut remarquer que jusqu’à la fin du XXe siècle la plupart des scientifiques considéraient que les lois de la génétique étaient maîtrisées. La découverte récente de l’épigénétique a démontré le contraire et rien ne permet d’affirmer que nous avons trouvé tout ce qu’il y avait à découvrir. Pour ce que j’en sais, cette découverte provient de l’étude de cas particuliers : par exemple une même anomalie génétique aboutissant à deux syndromes différents, fait inexplicable avec les règles de la génétique classique. Marsu avait donc raison de s’interroger sur une possible remise en cause du darwinisme par une petite bête, même si comme certains posts l’ont montré, le choix de la bestiole n’était pas nécessairement le plus pertinent. Pour en revenir aux OGM, le risque majeur est, à mon sens, une modification non prédictible des équilibres existants, ce qui est déjà en soi préjudiciable. La dissémination d’OGM dans la nature consiste à jouer aux apprentis sorciers avec celle-ci. Il n’existe personne sur la planète qui puisse prédire les conséquences à long terme d’une telle expérience, même si certains prétendent le contraire. Si nous ne savons pas déterminer les conséquences de cette dissémination, on peut faire un parallèle avec l’introduction d’espèces exotiques dans un écosystème donné, volontairement ou non (lapins et crapeauds-buffles en Australie, tortues américaines en Europe, plante japonaise à croissance rapide aux USA, etc). On aboutit à chaque fois à une rupture brutale de l’équilibre en place, qu’il est très difficile de restaurer. Les lapins ne sont pas méchants, mais ils prolifèrent rapidement dans une zone où ses prédateurs naturels sont absents. On veut les éliminer en introduisant la myxomatose ? Effectivement, la plupart meurent, mais ceux qui restent sont devenus résistants à la maladie. Etc. On pourrait objecter que cela n’a pas vraiment d’importance et qu’un nouvel équilibre naitra. C’est vrai, mais au final on constatera un apauvrissement de l’écosystème et à la disparition d’espèces, pouvant entrainer d’autres disparitions en cascade. Le changement est trop rapide pour ne pas être destructeur. Les équilibres naturels sont complexes, fragiles, mal compris et ne sont pas notre propriété. Pour ces raisons, il est préférable de ne pas les modifier, et surtout pas pour des motifs financiers. On remarquera d’ailleurs que l’économie est également un système complexe, fragile ... et mal compris, bien que ce soit une création humaine. Comment imaginer que si on ne sait pas maîtriser la complexité d’une création humaine, on puisse prétendre diriger la nature ? Les OGM posent également d’autres problèmes : - Une dissémination à une échelle suffisamment grande ne permet plus d’affirmer qu’un produit donné est "garanti sans OGM". Il y a réduction de la liberté des consommateurs et de certains producteurs. - L’entrée dans les moeurs de ce type de manipulation dans la nature peut conduire petit à petit à des modifications plus audacieuses que la résistance à un pesticide ou à un parasite. Ceci dit, certaines cultures OGM sont intéressantes : par exemple, production de substances utilisables en médecine neutres du point de vue immunitaire. Pour limiter (et non éliminer) les risques, il faudrait cantonner ces cultures dans des laboratoires parfaitement clos. Je dis limiter, car l’exemple des abeilles tueuses sud-américaines a prouvé qu’un accident ou une erreur pouvait être à l’origine d’une dissémination. Ces abeilles étaient enfermées et étudiées dans un laboratoire et se sont échappées par accident. Vingt-six reines sont à l’origine de la totalité des individus de cette espèce agressive, qui sont parvenus en une trentaine d’années jusqu’aux états-unis. Aucune tentative faite n’a permis de les éradiquer. C’est en cela que réside le danger de l’expérimentation en live : on lance un bolide à toute vitesse on oublie qu’il n’y a ni frein ni marche arrière si un obstacle survient.


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