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Commentaire de Kookaburra

sur L'image numérique et le monde de l'art


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Kookaburra Kookaburra 19 janvier 2008 19:00

Philippakos, félicitations pour la sélection « best of » ! Cela me donne l’occasion de poursuivre la discussion.

La photographie numérique est à l’opposée de celle d’un Cartier Bresson qui détestait retoucher une photo. Il préférait l’objectif 50 mm et rechignait même à couper pour recadrer. Un puriste, il trouvait le noir et blanc plus expressif. Le numérique c’est le contraire : la prise n’est qu’un départ – le travail principal se fait sur l’ordinateur.

Vous posez la question si le numérique est un art. Je dirais sans hésitation oui, avec les procédés numériques on peut faire des œuvres d’art.

A partir de là nous avons approfondit la discussion sur l’art en générale, sujet qui m’intéresse particulièrement car au centre de ma vie (études aux Beaux Arts, enseignement Arts plastiques, activité artiste-peintre). En réponse à certaines questions dans les commentaires je dirai :

N’import qui peut apprendre le dessin. Les uns l’apprennent plus facilement que les autres mais tous peuvent y arriver. Comme tous peuvent apprendre la guitare – les uns facilement, les autres avec beaucoup de persévérance. La couleur est plus difficile, beaucoup plus difficile ! On peut apprendre les principes, mais rien ne remplace la sensibilité. Et la sensibilité est en partie innée, en partie acquit. Quand j’entre dans une expo de peintures je reconnais le plus souvent aussitôt si le peintre est une femme. C’est la subtilité des harmonies de couleurs qui le signale. Oui, en générale les femmes ont un sens de couleur plus fin que nous les hommes. Pour moi-même la couleur est une lutte exaspérante.

Valeurs esthétiques universelles ?  C’est un gros mot, j’hésite, mais spontanément je dirai oui, et j’avais donné des exemples : la musique de Bach, la peinture de Vermeer. Oui les goûts changent avec chaque époque, comme vous dites, mais les grands œuvres restent. Ils traversent les époques avec leurs goûts et les siècles. Mais, direz vous, les Papous de la Nouvelle Guinée ne comprennent rien à la musique de Bach. Soit, mais ils pourraient y accéder. Probablement la bonne moitié de l’humanité n’apprécie pas Bach, mais cela ne diminue en rien sa grandeur. Bien entendu sa musique est accessible seulement aux initiés, mais est-ce une preuve de non-universalité ? Que serait une preuve d’universalité ?

Vous dites que vous acceptez plus facilement l’universalité des valeurs morales. Je suis d’accord avec vous mais la position n’est pas moins périlleuse. Aujourd’hui il est de bon ton de proclamer la relativité des valeurs morales (ce qui n’empêche de les universalisées quand cela convient, par exemple pour l’avortement ou la peine de mort etc. etc.) Mais c’est un autre débat.

 


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