Toujours cette illusion qu’il existe ou peut exister une BONNE méthode pour les langues Depuis que l’humanité existe, personne ne l’a trouvée. Il y a des vagues, des modes : un coup c’est la méthode classique, un coup c’est l’accent sur l’expression orale, un coup c’est l’audiovisuel, ou les films en VO...
« Le pb en France, c’est que l’on a confié l’enseignement des langues a des puristes de la langue »
Que nenni. J’entends souvent parler des méthodes « révolutionnaires » mettant l’accent sur la communication, et je me souviens qu’il y a 20 ans au moins, chez nous c’était la même chose : parler par blocs, par phrases entières sans décortiquer, une espèce de « lecture globale » appliquée aux langues. Oui, ça avait l’air impressionnant, les élèves se débrouillaient dans les situations préformatées, mais dès que la conversation s’éloignait des modèles préétablis, c’était la débandade. Et j’avoue que ça me fait rire, ces constantes révolutions dans l’enseignement de langues Dites, est-ce que en GB, aux EUA, en Argentine, en Italie, en Espagne etc. les « puristes » aussi font la mainmise sur l’enseignement des langues ?
« Je suis toujours impressionné quand je rencontre des Scandinaves ou des gens des pays de l’Est qui manient les langues avec autant de facilité »
Je m’attendais à ce cliché Pour les Scandinaves, c’est simple : ils sont perfusés à l’anglais depuis un très jeune âge. Autant s’extasier devant les Bretons ou les Catalans qui parlent si bien français
« Des gens de l’Est », drôle de formule. Ca vous plairait si on vous appelait « gens de l’Ouest » ?
En étant une « gen » de l’Est, je suis très bien placée pour connaître la situation réelle. Non, on n’a pas de facilité supplémentaire en langues. Non, on n’est pas plus doués que les autres. Ce cliché vient de l’époque du rideau de fer, quand les seules personnes venant en Occident étaient les personnes avec un très bon niveau linguistique. Mais ce niveau ne reflète en rien la situation générale. Les Russes ont un autre cliché, celui d’être nuls en langues, et s’imaginent qu’en Europe Occidentale tout le monde parle au moins trois langues avec aisance. L’herbe est plus verte chez le voisin, c’est bien connu.
« J’ai une amie Russe qui parle cinq ou six langues. ... Par ailleurs, cette personne est très travailleuse mais n’a jamais étudié les langues »
Il se trouve que je suis Russe, je suis née et passé la majeure partie de ma vie là-bas. Si vous voulez dire que votre amie n’a pas le métier linguistique, je vous crois, ce n’est pas obligé pour aimer et étudier les langues. Mais qu’elle les connaisse sans avoir jamais étudié... Soit c’est un génie linguistique absolument exceptionnel (et dans ce cas je voudrais bien connaître cette personne unique, pour me rendre compte de moi-même de ses performances), soit c’est faux.
« Je ne dis pas que cet exemple est transposable mais de là à postuler le caractère impossible de l’apprentissage efficace (par les enfants) des langues par tous , il y a un pas que je ne veux pas franchir... »
Je n’ai pas dit que l’apprentissage est impossible tout court. Bien sûr, il y a des champions du monde de tennis, les coureurs très rapides, les polyglottes impressionnants, les chirurgiens hors du commun...
Donc vous pensez que pour tous les enfants c’est possible ? Chargeons-les à bloc, en oubliant cette école états-unienne qui proposait, il y a plusieurs années, de faire des enfants génies ? Ils étaient soumis à des apprentissages intensifs, ils commençaient en effet parler plus tôt que d’ordinaire, montraient des performances qui n’étaient pas de leur âge... et s’effondraient vers l’âge de 5 ans, en se plongeant dans une profonde dépression et en refusant de communiquer. Plus on charge la mule, plus elle ploie.
« L’exemple de cette personne, c’est le principe du cadre de référence. »
Y a une contradiction là... avant, vous dites qu’on ne peut pas transposer cet exemple sur tout le monde, maintenant c’est le principe même. Si en supposant que chacun parle 5 langues, comment va-t-il se comprendre avec celui qui parle 5 autres langues ?
« C’est ce que j’appelle »être opérationnel dans une langue étrangère« = niveau B2 minimum à mon avis) »
Et à votre avis, combien faut-il de temps pour arriver à ce niveau ? Il ne s’agit pas de déclarer « fokon yaka », il ne faut pas oublier les réalités.
« demandez votre chemin en anglais à un chauffeur de bus en Hollande ou en République Tchèque, il vous répondra généralement dans un anglais parfait et je doute qu’il ait étudié la littérature médiévale à la fac ! »
Je constate que :
— vous parlez tout le temps des autres et non de vous-même. Vous êtes bilingue de naissance, mais maîtrisez-vous une autre langue au niveau « fonctionnel » ?
— en parlant des langues, c’est l’anglais qui revient sans cesse. Y a comme un problème pour la diversité D’ailleurs, on dit « la Tchéquie », tout comme on dit plus souvent « la France » et non « la République Française ».
La littérature médiévale, je ne l’ai pas étudiée même dans la propre langue. Mais pour arriver à ce « niveau fonctionnel », il y a beaucoup de travail à accomplir.
« La dérive de l’anglais international pour des raisons de communication détachées du contenu culturel »
L’anglais international, ça n’existe pas. C’est l’anglais basique que chacun déforme selon ses origines ethniques. Par ailleurs, détacher la fonction de communication de la composante culturelle n’a rien de scandaleux (la culture s’exprime par une langue, mais nul besoin de connaître la langue pour accéder à une autre culture). Mais dans ce cas, il faut poser la question de l’outil le plus approprié. L’anglais pour la communication internationale équivaut à l’utilisation d’un gros microscope électronique qu’on a du mal à soulever pour enfoncer un clou avec, tandis qu’on a juste besoin d’un marteau.
« Il y a un néologisme pour décrire cette évolution, c’est »globish« (global + English). »
Non, le globish, c’est autre chose. En plus, c’est une marque déposée, cf. la discussion ici : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=13232
« Encore une fois, il ne faut pas que cela se transforme en charabia (ou petit nègre) »
Alors expliquez-moi la différence entre l’anglais estropié, ou une liste de 1500 mots qu’on utilise à grand renfort de gestes, et le petit-nègre.
Si j’ai bien compris, la situation où tout le monde doit apprendre l’anglais pour communiquer vous paraît normale et souhaitable. Le petit-blanc pour les 95% de la planète, et les 5% de privilégies...
« L’auberge espagnole », pas (encore) vu.
21/09 21:04 - skirlet
Marco, reposez-vous bien ;-) « Je ressens une gêne chez certains Anglais car ils (...)
21/09 19:54 - krokodilo
Marco. « S’il vous plait, je suis docteur en économie mais ne parlez pas des langues en (...)
21/09 19:53 - marco
« Je suis à moitié Anglais et s’il y a qqch que je ne supporte pas avec (...)
21/09 19:14 - marco
Je voudrais répondre à Krokodilo car je ne voudrais pas transformer le site agoravox en une (...)
21/09 15:27 - krokodilo
Pour revenir à langue et culture, Marco a dit quelque part que ce qu’il n’aimait (...)
21/09 14:43 - esperantulo
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