Carlo Revelli
"Et puis le système de modération est fait en telle sorte que plein de modérateurs voient les articles proposés. Potentiellement environ 1.000 rédacteurs ont accès à l’interface avec tous les articles proposés avant publication. Donc s’il y avait une censure réelle, voire même une autocensure sérieuse, cela finirait par se savoir et par se voir."
Il n’y a pas que les questions de censure qui se posent, il ya celle de la qualité et du savoir faire journalistique. Que vous vous dotiez d’une structure qui corresponde à des nécessités économiques, c’est un impératif que vous devez affronter de toute façon.
Mais ces contingences ne posent ni ne résolvent la question du savoir faire journalistique. Vous dites : 1000 rédacteurs ont accès à l’interface, etc. Ce chiffre n’est pas un gage de qualité, ni de transparence. Croyez-vous vraiment que vous allez échapper au noyautage, à l’infiltration par quelques raiders solitaires, si vous ne vous dotez pas d’une véritable conférence de rédaction chargée de veiller chaque jour à la cohérence et à l’harmonie des pages quotidiennes. Sans cette veille, AgoraVox deviendra un organe de compilation, une sorte d’annuaire d’articles de tendances variées.
Par ailleurs, vous raisonnez depuis votre centre, sans à aucun moment vous placer du point de vue de l’auteur. Sans parler d’argent, on peut concevoir, en effet, une forme de bénévolat qui marquerait une adhsion consentie à une forme de bataille pour défendre des idéaux de liberté d’expression. Mais qu’offrez-vous en échange, en qualité d’équipement rédactionnel, comme garantie de préservation d’un esprit journalistique (qui a fait la notoriété de Libération au départ) ?
Par exemple : depuis quelques semaines sur vos pages un auteur, dont la modestie n’est pas le point fort, publie jusqu’à deux articles par jour. Si on lit soigneusement ses articles, ce sont de bons cours pour une classe de terminale, section technique. Si on approfondit encore un peu, on constate que ses articles sont une sorte de broderie d’autres articles du net à partir de laquelle il ajoute quelques avis personnels sans épaisseur aucune, d’un scolaire applati. En saturant ainsi les rubriques société, tribune libre, Citoyenneté, etc., croyez-vous que le lecteur ne sera pas intrigué, voire choqué par une médiocrité régulièrement affichée ?
Vous parlez de "Politique éditoriale" dans un autre post, de quoi s’agit-il ? De vos intentions lisibles sur les URL de la colonne de dorite ou de ce qui se fait et s’écrit vraiment ?
La question des équilibres de tendances se pose ou se posera très vite.
Autre question concernant des articles de la rubrique Science ..., on y trouvera, aujourd’hui, entre autre, des articles qui ne sont ni une vulgarisation ni même une tentative de présentation d’un fait scientifique. Non, une sorte de glose métaphysico-pscyho-philosophique, pas ce que l’on pourrait attendre d’une rubrique de ce genre.
Qui contrôle de tels articles ? Comment ? Etes-vous doté d’un comité scientifique qui pourrait au moins juger de la qualité éditoriale, sans juger le fond ? Sur Natura Vox, vous avez laissé passer un article sur la "Psychologie quantique" qui est un modèle de ce qu’il ne faut pas faire, des références fausses, faisant état de pseudo avancées scientifiques récentes alors que, déjà, en 1936 le problème était évoqué. Que la question de la dynamique de la psyché, en relation avec la physique quantique a alimenté des discussions sans fin entre savants illustres au sein de groupes prestigieux et dont l’auteur ignore l’existence.
Un autre article répond aujourd’hui à cet auteur sur AgoraVox, dans la rubrique sciences sur "la Quantique"... il est de la même trempe et se veut philosophique et il est imbuvable.
Où est la politique éditoriale. Evoquez le nombre de modérateurs, cela ne fait ni la qualité éditoriale ni une sorte de signature qui serait propre à AgoraVox.
A l’inverse - je donne mon cas - je propose, lundi, à la publication un article de mon cru qui reprend au rebond une info de 20minute - 280 signes pour un article original de 8000 signes environ, mon article fait, en gros 10 000 signes et dans l’article je cite et donne l’URL de l’article source. Je sais, en l’écrivant, que je suis dans les règles classiques de la citation. (Je suis éditeur depuis plus 20 ans et je fais toujours très attention à ce genre de chose)
Et je reçois l’annonce de non publication argumentée ainsi : "Certains passages semblent avoir t repris du Soir et de 20 minutes.
Nous vous encourageons, l’avenir, proposer des articles qui apportent un clairage nouveau, en une construction et un dveloppement personnel."
(J’ai laissé les fautes du mail original)
Pour 20minutes, c’est dans mon article avec guilements et URL. Pour Soir, je ne sais pas de quoi il s’agit, ni de quel journal il est question. Où un modérateur a-t-il trouvé cette info, d’autant que je suis connu pour l’originalité de mes articles ? Tout juste, si on fait une recherche avec les mots clefs suivants : kieser, ordre sécurité, va-t-on tombé en première page de Google sur un article du Grand Soir qui ressemble, en effet, à celui que j’avais soumis à la rédaction de AgoraVox. Certaines phrases sont identiques, les tournures verbables étrangement semblables. Un linguiste ne s’y tromperait pas. Sauf que j’en suis l’auteur et il date de 2002. Dans l’article récent, je reprends un développement de manière complètement originale sur la base de deux événement d’actualité.
Ce n’est pas fini, un article publié aujourd’hui reprend certains de mes termes et un développement proche. Etonnant quand on sait que l’auteur est aussi modérateur.
Je termine, vous dites, si j’ai bien compris votre info, que mon article est visible par plus de 1000 personnes sur l’interface rédacteur avec la mention : "problème de droit d’auteur", en regard de mon nom...
En somme, 1000 personnes vont voir que Illel Kieser ’l Baz pompe ses articles. On va rire dans le landerneau.
Vous parlez d’éthique, de souci d’équité, c’est le moment de montrer votre savoir faire et savoir réparer.
Je vous prie de noter que je suis habitué à des refus par les rédactions, c’est le quotidien même, j’ai voulu dire ici et souligner l’incohérence qui transparaît, déjà, entre vos idéaux éditoriaux et les moyens dont vous vous dotez pour les mettre en actes.
La structure juridique n’est rien si, en amont, il n’y a pas de véritable philosophie de l’acte éditorial.
Merci de votre réponse.
Ps : il m’a paru important de faire ce commentaire ici, car je ne vois pas où j’aurais pu le faire et exercer un droit de suite.