• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Catherine Coste

sur Les Français ignorent la mort cérébrale. Les médecins ne savent pas tous la diagnostiquer


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Catherine Coste Catherine Coste 24 janvier 2008 21:04

Je me suis posée la question : vais-je souffrir à ma mort si on me prélève mes organes ? Cette question peut sembler incongrue. Pourtant, et ça peu de gens le savent, le donneur d’organes "mort" est ... un peu anesthésié :

"(...) ces patients [en état de mort encéphalique] sont le plus souvent maintenus sous morphine à petites doses.

Le problème de la réanimation de ces patients en vue de prélèvements est différent. Je vous répondrai que cette réanimation est limitée dans le temps et qu’elle est douloureuse pour les soignants. Si nous faisons cela, ce n’est pas pour faire souffrir une famille mais pour sauver d’autres vies." (Professeur Louis Puybasset, responsable d’une réanimation de neurochirurgie qui s’occupe beaucoup de prélèvements d’organes, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière).

Lien :

http://ethictransplantation.blogspot.com/2005/09/la-mort-encphalique-le-consentement-au.html

Qui est un tant soit peu en contact avec le milieu médical, et en particulier avec les chirurgiens transplanteurs, sait :

- que le donneur d’organes décède au bloc. Auparavant, il est dans un état de "mort prévisible", c’est-à-dire qu’on peut prévoir son décès. C’est justement pour ça que le prélèvement des organes est possible.

- que le diagnostic de décès du donneur d’organes pose problème sur le plan de l’éthique, pour les prélèvements à coeur arrêté comme pour les prélèvements sur donneurs en état de mort encéphalique. Il suffit de constater que les médecins ne considèrent pas tous que la mort cérébrale et l’état d’arrêt cardio-respiratoire persistant équivalent à la mort. Mais tous les médecins s’accordent à dire que ce sont là deux états qui conduisent au prélèvement d’organes. Le principe est le suivant : puisqu’on peut prévoir le décès, alors on va pouvoir prélever les organes.

Sur la question "douleur et prélèvement d’organes", voir l’enquête réalisée entre 2005 et 2007 :

http://ethictransplantation.blogspot.com/2005/09/enqute-sur-la-mort-encphalique-et-le.html

Hier soir, un documentaire sur M6 intitulé "Urgent, la vie en suspens", présentait des patients en attente de greffe, ou ayant été greffés. Ce documentaire très intéressant montrait bien que le corps médical subit une pression énorme pour pratiquer les greffes. Cette pression est nécessairement reportée sur les familles confrontées au don d’organes. Ces familles doivent se décider, et surtout témoigner de la position du patient potentiel donneur d’organes, en très peu de temps ! Dans certains cas, les familles avaient une heure pour témoigner et décider, voire une demi-heure dans certains cas de prélèvements "à coeur arrêté" !...


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès