A Philippe Vassé et à Fouad,
je remarque une incompréhension mutuelle entre vous et je la déplore. Je ne suis pas toujours pleinement d’accord avec Fouad, mais je le rejoins sur une partie de son analyse du problème de la relation "communauté nationale"/"nouveaux arrivants". Les guillemets utilisés l’étant volontairement.
Le problème du financement des lieux de culte dans le cadre de la loi de 1905 ne demande aucune révision de celle-ci. Une partie importante des églises nouvelles de la région parisienne ayant profité des baux emphytéotiques pour le franc symbolique. Effectivement, quand ces baux sont signés avec des associations cultuelles musulmanes, ils sont dénoncés devant les tribunaux administratifs par les "faux-laïques" villiéristes (issus du même moule idéologique que ceux qui s’opposèrent, de façon violente parfois à l’adoption et à l’application de la loi de 1905) , soutenus par les "laïques" convaincus qui finissent par croire que ceux qui devraient être leur adversaire naturel est leur allié objectif.
La France a une tradition centralisatrice, ou jacobine (le jacobinisme étant la traduction post-révolutionnaire de "l’Etat c’est moi !" hérité de l’ancien régime) et une vision dualiste de l’individu et de l’identité. Cela l’empêche de voir la complexité de la définition identitaire d’un individu. Pour simplifier elle entend intégration par soumission et non par adhésion et partage de valeurs.
C’est cette brèche qu’utilise des groupes de pressions pour gagner du pouvoir (ce n’est pas vrai que pour les religions). L’ennui c’est que c’est la lecture que propose ces groupes de pressions qui finit par s’imposer.
Mais il ne faut pas croire pour autant que l’Etat républicain et laïque en est la victime innocente. Cela lui permet de rester dans le "tu es avec moi ou tu es contre moi".
Cordialement à vous deux