Gnarf,
Ce que vous exprimez est très intéressant et rappelle l’affaire de la Barings, avec bien sûr quelques différences.
Bien évidemment, personne ne parle de "complot", mais il est partout maintenant évoqué la stratégie d’une direction prise dans le filet de ses propres erreurs accumulées depuis des années, et profitant alors de la situation qui a été créée avec l’accord de sa hiérarchie par les choix du jeune courtier pour ...apurer, assainir les comptes à présenter le 21 février 2008, cela en vue d’une possible OPA sur la SG.
Bakchich hier soulignait bien le fond technique qui mettait en cause inévitablement la responsabilité complète de la direction de la SG.
Le jeune courtier a peut-être franchi les lignes jaunes, mais cela n’a pu avoir lieu qu’avec l’accord de sa hiérarchie, donc de la banque en tant que telle, à son niveau tout au moins. Même dans ce cadre limité, les questions de fond se poseront avec acuité car il y a manifestement perte de contrôle des activités au sein de la SG.
Je rappelle que la SG a aussi annoncé qu’elles provisionnait pour 2 milliards d’euros pour les risques dus aux "subprimes", alors que voici encore quelques mois, la version officielle était que les banques françaises n’étaient que "peu exposées". On voit maintenant que tel n’est pas le cas, que les dirigeants ont donc menti au public et à l’Etat.
Revenons à l’essentiel ici, à savoir à la très habile utilisation des actions antérieures de Jérôme Kerviel pour "assainir" les comptes de la SG de ses "actifs pourris", au travers d’une opération de grande envergure et en plein krach boursier, hors Etats-Unis.
Et portons l’attention des citoyens, non sur ce courtier, mais sur les raisons qui ont conduit la SG à posséder autant de ces "actifs pourris", sans parler des filiales douteuses, donc à se placer dans une situation où, inévitablement, une purge sévère des comptes se produirait.
Car c’est là le fond des choses et, là, les traders n’ont rien à y voir. Ils ne sont pas les dirigeants de la SG, qui ont souvent perdu par leur stratégie hasardeuse et dangereuse les bénéfices que justement les traders leur apportaient.
Ce qui est nécessaire à cette heure est une enquête exhaustive sur l’ensemble des activités de la SG depuis, par exemple, 1990. On y apprendra beaucoup de choses à côté desquelles les pertes attribuées à tort à Jérôme Kerviel seront vite considérées comme "très secondaires".
Bien cordialement,