C’est bien ce que je voulais dire.
Les 800 milliards correspondent à la dette si rien ne change. En alignant les cotisations des fonctionnaires (niveau des cotisations et durée), on diminue cette dette IFRS, mais on ne l’annule pas (parce que le niveau moyen des retraites des fonctionnaires est supérieur). L’Etat doit donc de lui même résoudre ce problème, et je ne vois pas comment il pourrait utiliser l’habituelle « traite des vaches à lait », vu le niveau de prélèvement actuel.
L’Etat paye aussi une part patronale. Ce n’est pas parce que l’argent passe du « compte ministériel » au « compte CNAV » que cela n’a pas d’impact sur le budget de l’Etat (contrairement à la simplification de JDCh sur le sujet). Cela reste de « l’argent public », certes, mais le ministère, dont le budget est défini par la loi de finance, dépense bien ces charges. L’argent passe dans les caisses de la CNAV, mais les cotisations sont inférieures à celles du privé.
Concernant les cotisations sur les primes, il faut comprendre que l’injustice est inverse, en l’occurence. Les fonctionnaires ne cotisant pas sur ces primes, celles-ci ne sont pas incluses dans leurs droits. D’où le discours qu’on entend souvent sur la perte de revenu. (un petite modification leur permet de prendre en compte une partie des primes, moyennant une cotisation sur ces primes, mais globalement des primes qui devraient être qualifiées de salaire sont exclues de l’assiette de cotisation)
Un enseignant de classe prépa n’a par exemple aucun droit de retraite sur ses heures de colle (examen oral hebdomadaire des prépas, qui est payé en indemnité, et non en salaire) alors même que ces heures de colle peuvent atteindre 50% de leur rémunération. Les profs de prépa que je connais ne se plaignent pas sur ce sujet, jugeant leur salaire bon, les colles (en partie facultative) servant de complément leur apparaissent comme les primes du privé : un simple bonus temporaire sans droit associé.
Mais le sujet des primes reste. Si les fonctionnaires sont payés régulièrement en prime, en lieu et place de salaire, ce n’est pas normal. Primo, ils n’obtiennent pas de droits sur ce revenu récurrent (donc un élément de salaire au sens des prud’hommes), ce qui est injuste vis à vis du privé (une partie du salaire effectif n’est pas pris en compte pour le calcul des droits). Deuzio, les cotisations dues sur cet équivalent salaire ne sont pas payées.