@ voixexpatriee
Je ne pense pas que les "déçus du Sarkozysme" contestent ce qu’ils ont voté, je dirais plutôt qu’ils pensent avoir été trompés sur la marchandise. Certes on peut mettre en avant que certaines réformes promises ont été réalisées : la réforme des régimes spéciaux, les lois pénales, le paquet fiscal, l’Europe... Pour autant, l’interprétation commune de cette action politique n’est pas évidente et ne permet pas de dégager une cohérence générale, d’autant que souvent cette action est équivoque (attitude ambivalente vis-à-vis de l’UE, réformes sociales dont les syndicalistes sortent la tête haute, imbroglio sur le rapport Attali, politique étrangère illisible, additions des contraires type Boutin/Amara, manque de repères idéologiques en règle générale). Il est donc assez logique que beaucoup de gens se demandent "que fait notre Président ?".
Car il serait illusoire de croire qu’un Président de la 5e République est élu sur son programme. Les citoyens attendent d’abord qu’il définisse un style, une éthique présidentielle. Une sorte de matrice d’action qui permette au citoyen de juger si le Président mérite ou non sa confiance, à défaut de juger de l’efficacité de ses réformes, qui mettent souvent des années avant de porter leurs fruits. La campagne n’est finalement qu’une esquisse de cette éthique, et tous les Présidents de la 5e ont incarné leur fonction d’une manière très personnelle, et ont développé toute une symbolique (je parlerai même d’une sorte d’eidétique) du pouvoir présidentiel, afin de construire leur personnage dans sa dimension spirituelle. La dualité Président-Premier ministre renforçait encore leurs possibilité : le Président est la volonté, le Premier ministre est l’action. L’autre est le miroir de l’un et change lorsque la volonté décide de se transformer, d’évoluer pour répondre aux nécéssités du temps.
Nicolas Sarkozy, lui, semble n’être jamais devenu Président, sauf peut-être pendant les deux premiers mois après sa prise de fonction, lorsqu’il a pris contact avec ses homologues européens. En fait de style, nous ne voyons que ce fameux aspect "bling-bling", c’est-à-dire une vision du monde purement matérialiste qui suggère un certain diletantisme. Il se comporte en consommateur, ne mettant en en avant aucun référent culturel permettant de le différencier, de faire de lui quelqu’un de réellement hors du commun. Sa propension à vouloir être partout fait qu’il n’est jamais vraiment à sa place. Son Premier Ministre quasi fictif ne lui permet pas de s’incarner à travers une mise en scène crédible de l’action politique. Il est à la fois le metteur en scène, le producteur et l’acteur principal, remplace au pied levé des seconds rôles mal assortis et choisit, pour cette superproduction, des décors grandiloquents, pharaoniques oserai-je dire. La seule chose qu’il délègue, ce sont les dialogues. Il ne faut pas s’étonner que cette représentation politique à la manière d’un blockbuster ne séduise les gens qu’un temps : elle n’a en fait rien à leur dire.
10/02 15:35 - Antoine
horresco referens : au lieu de "provenaient", lire "provenait"
10/02 15:00 - Antoine
Ravi de vous avoir amusé mon cher Wesson en écrivant que le bouclier fiscal avait profité (...)
10/02 11:35 - jrr
Le seul langage que les chiens enragés comprennent, c’est de leur écraser la gueule. (...)
10/02 11:20 - jrr
Madame Yama Rade a parfaitement raison. 80% des journalistes francophones sont des charognards (...)
06/02 12:28 - Gilles
Lerma, Devedjian, ex membre d’Occident est à ce titre une ordure. (tout comme una (...)
06/02 11:23 - Nemo
Enfin, une analyse intelligente ! - ce qui ne veut pas forcément dire que je sois entièrement (...)
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