@ Thierry WALKER
Judas le Galiléen qui est décrit comme une sorte de fou par Josèphe était en fait un résistant digne d’éloges.
Tout à fait. Puisque vous connaissez bien les écrits de Flavius Josèphe, il vous faut remarquer un passage très important où sont évoqués Sephoris et Tibériade. Nous sommes à un tournant de l’Histoire où les nouvelles villes prennent le pas sur les anciennes capitales fortifiées. Tibériade, la nouvelle ville, plus ou moins cosmopolite, demande à être le siège de l’autorité aux dépens de Sephoris.
Au temps du Galiléen Judas, l’autorité est encore à Sephoris. La politique romaine consiste à déposséder les occupants de ce site et à y installer des juifs de la diaspora sous forme d’une colonie de vétérans. Ou bien à imposer aux occupants légitimes un tribut excessif qui les force à l’exil. Conséquence : repli de Judas de l’autre côté du lac de Tibériade, sur la hauteur de Gamala qui devient, dès lors, nouvelle capitale et foyer religieux d’un judaïsme intransigeant opposé au sanhédrin de Jérusalem qui pactise avec la Rome païenne.
Peut-on dire que Judas était un zélote avant la lettre ? Peut-être ? Je pense, pour ma part, qu’il représentait le mouvement de résistance galiléen du début. Ce courant, selon moi, s’est séparé en deux : le courant zélote pur et dur et le courant de Jean-Baptiste, plus conciliant. Le premier ayant pour objectif de vaincre l’occupant pour rétablir le pouvoir théocratique au nom de Dieu. Le deuxième courant ayant pour objectif de convertir les cadres de l’armée romaine, en partie originaires de la diaspora, pour finalement convertir tout l’empire.