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Commentaire de krokodilo

sur Langue, culture et étude des langues


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krokodilo (---.---.215.125) 20 septembre 2006 13:46

Marco.

« j’étais énervé par le commentaire selon lequel les Scandinaves sont »vendus« à la cause de l’anglais. »

Je n’ai jamais dit ça (si vous y faites référence), j’ai dit qu’ils avaient librement choisi l’anglais comme langue internationale (certains cursus universitaires se font direct en anglais) et en conséquence mis le paquet, avec enseignement précoce et renforcé, et qu’il était vain de s’y comparer alors que nous tentons de maintenir un certain multilinguisme comme nos textes européens nous y obligent (en théorie...) Les sondages d’Eurobaromètre (et non études comme le dit la télé) sont donc biaisés dès le départ.

De plus, en utilisant le fumeux CECRL au lieu d’un véritable échelle d eniveau en langue, nous refusons de nous doter d’un véritable outil d’évaluation et de discussion. Il y a quelques années, une étude commandée par des publicitaires en vue d’utiliser mondialement l’anglais pour leurs pubs avait été cruelle envers nos illusions, en montrant que seuls 3 à 4 % chez nous comprenaient réellement, peut-être 10% en Hollande (je suis en train de chercher les références) ;

Je crois que dans le domaine des langues et de la communication internationale, nous sommes entourés de prêt-à-penser et de clichés. Un exemple récent : dans le journal Télé-loisirs cette semaine, au sujet de Sylvie Testud dans le film Stupeur et temblements adapté d’Amélie Nothomb. Sylvie testud, « qui a appris le japonais en trois mois » ! Non : elle a appris DU japonais en 3 mois, ou un peu de japonais, mais en aucune façon LE japonais. certes ce n’est pas un journal intello, mais justement, ces clichés sont incroyablement répandus, induisant un sentiment de culpabilité injustifié devant tel ou tel qui apprendrait une langue en quelques mois comme on choisit de la bouffe sur un rayonnage : « tiens, aujourd’hui je vais apprendre le chinois, plus un peu de serbe, et je garde du grec pour la semaine prochaine ». Je blague mais c’est pas loin de ce qu’on lit quotidiennement.

On pourrait parler aussi de l’impossibilité structurelle de fournir dans chaque collège ou primaire une vraie diversité, sauf à repenser l’enseignement des langues, à faire des pôles inter-établissements, voire à externaliser ou à utiliser les compétences d’intervenants extérieurs, etc. Cette impossibilité structurelle est clairement mentionnée dans le bulletin officiel sur la réforme des langues, mais la seule solution envisagée c’est qu’on va y réfléchir et essayer de diversifier. Certains collèges proches de l’Italie ou de l’Espagne n’ont proposé en LV1 que anglais ou bilingue angl/allemand, à 1000 km de l’Allemagne, en contradiction avec les recommandations européenens d’étudier la langue des voisins... Etant donné qu’on ne sait pas où on va et qu’on refuse d’en débattre, on bricole au jour le jour.


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