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Commentaire de Le péripate

sur Pour une société plus démocratique


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Le péripate Le péripate 7 février 2008 15:16

La démocratie est un scandale.

 
 Le scandale, c’est le caillou dans la chaussure, c’est ce qui dérange, qui interroge.
 
Quand Laurent Joffrin demande au président si nous ne sommes pas dans une monarchie élective il n’aura pour toute réponse qu’une galipette sur la non hérédité de la charge présidentielle. Est-ce que le président n’a pas entendu le mot « élective » ?
 
C’est qu’il y a un doute, une ombre, un soupçon qui plane sur l’idée de démocratie. Le moins mauvais des systèmes n’a nulle part trouvé une forme définitive. Parlementaire ou présidentielle, directe ou représentative, participative, majoritaire ou proportionnelle, libérale ou populaire, partout elle est soupçonnée de dissimuler l’oligarchie. Et c’est un fait que l’on retrouve toujours les mêmes aux postes de commande.
 

 

Cette oligarchie tend à considérer les expressions du peuple, y compris dans les formes institutionnelles du vote populaire, comme dangereuses. On voit se séparer deux types de légitimité : l’une, savante, des gouvernants et des experts, l’autre, populaire, de plus en plus contestée et stigmatisée comme « populiste » quand elle va à l’encontre de la logique dominante, comme lors du référendum sur la Constitution européenne.

 

La démocratie, c’est d’abord une insulte. Platon ne l’aimait pas. Finkelkraut non plus. C’est le gouvernement de la canaille, de la multitude, de ceux qui n’ont aucun titre, aucune dignité.
 
L’égalité est au fondement de la démocratie, une égalité qui n’est pas un but à atteindre, au sens d’un statut économique ou d’un mode de vie semblable pour tous. Elle est une présupposition de la politique. La démocratie est le pouvoir de n’importe qui, la contingence de toute domination. Ce n’est pas l’idée que le pouvoir doit travailler pour le bien du plus grand nombre mais celle que le plus grand nombre a vocation à s’occuper des affaires communes. L’égalité fondamentale concerne d’abord la capacité de n’importe qui à discuter des affaires de la communauté et à les mettre en oeuvre.
 

La démocratie a la puissance du scandale.

Les Grecs se méfiaient de la représentation, ils avaient compris ce que nous avons oublié, que l’oligarchie ne veut jamais abandonner le pouvoir. Aussi, nombres de magistratures étaient tirées au sort, comme nos jurés d’assises. Saurons nous réclamer le tirage au sort pour une part significative de nos représentants ?

Et il y a aussi les budgets participatifs, les référendums qui portent sur des questions précises dont chacun peut s’emparer.

Au boulot !

 


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