@ claude,
Les enseignants n’ont jamais refusé d’éduquer les enfants. Mais il arrive un moment ou trop, c’est trop ! Le minimum qu’ils pourraient exiger des parents, c’est que les enfants soient au moins un peu socialisés à leur entrée à l’école.
Je trouve assez stupides et niais les gens qui nous disent que l’enfant, c’est l’ "innocence même" (voir Paradoxe ci-dessus) et qui, dans le même temps, nous racontent que l’enfant est un "pervers polymorphe". Tout ça, c’est de la psychanalyse freudienne mal digérée qui devrait être réservée aux seuls "pratiquants", car il y a encore beaucoup à faire avant qu’elle devienne une science.
Nous marchons sur la tête. En maternelle, les punitions sont désormais interdites. Pas même le droit de "gronder" un enfant. Il faut lui "expliquer". C’est merveilleux ! Le jour où il mettra la main sur un chauffage brûlant , où il fera une chute en escaladant le garde-corps d’un balcon, il sera peut-être trop tard pour lui expliquer. L’enfant ne discerne pas le bien du mal ; il suit ses propres instincts et son égocentrisme. Il n’a absolument aucune notion de ce qu’est l’objectivité et ne vit sa vie qu’en fonction de ses propres désirs égoïstes.
Je ne pense pas que les parents (de plus en plus nombreux) rendent un service à leurs enfants en s’imaginant qu’ils sont purs comme l’agneau qui vient de naître, sauf à vouloir les faire entrer dans un troupeau destiné à se faire tondre.
L’enseignement par le plaisir est une douce utopie : il n’y a de plaisir que lorsqu’il y a réussite, donc un effort préalable. Et la réussite accroît le désir, bien évidemment. Il suffit de lancer la machine et elle s’auto-alimente ensuite. Mais il faut bien la pousser au départ.
Ces gens ne se rendent même pas compte qu’ils sont encore plus radicaux que leurs aînés de 1968 !
Je me souviens très bien d’une scène du film "Etre et avoir", film qui a eu du succès pendant 15 jours, mais que j’ai trouvé scandaleux. L’instit fait beaucoup de psychologie dans ce chef d’oeuvre, mais pas son travail : à un moment, on voit un de ses élèves de CM2 en train de faire une division, chez lui, le soir. C’est tellement laborieux qu’il a fallu mobiliser le père, la mère, et même le grand-père. Et le gamin ne sait pas ses tables, au désespoir de sa mère. C’est du délire car on arrive à inverser totalement les rôles : l’instit fait de l’ "éducation" à l’école et les parents sont obligés de se charger de l’instruction à la maison ! C’est purement génial.
Bon, enfin, sans doute suis-je trop vieux et "réac" pour comprendre toutes ces choses-là.