• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de GRL

sur Un nouvel élan pour les banlieues


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

GRL GRL 11 février 2008 14:57

C’est vraiment l’histoire d’un France qui manque étonemment de courage. On ne pourra bientôt plus alimenter aucun effet d’annonce sur ce sujet , tant celui ci a suscité de promesses et de discours hypocrites. Pourtant les amis , la continuité implacable de ce processus prouve la même chose , et de plusieurs façons :

Tout changement notoire de la situation des banlieues ne tient évidemment pas dans la décision d’un président mais dans celles que tout un chacun en France peut prendre , par altruisme , ou bien par un consciente nécessité débarrassée de la "peur du pauvre", la nécessité de se dire que ces millions de gens , quel que soit l’état dans lequel il se trouvent aujourd’hui , font partie du pays et que notre destin est lié au notre.

Ceci se prouve par la continuité d’une attente des français sur la question , alors que la plupart d’entre les français vomissent encore sur toute la composante immigrée d’une communauté de familles de plus en plus pauvres, vomissent de fait sur une culture plurielle, sur l’état de fait , vomissent en quelque sorte sur une partie de leur propre destin. Les discours du président sont par leur nature encore là pour agiter la marionnette d’un certain " on s’occupe de tout mais surtout , bons français , ne changez rien !". Et cette marionnette est celle qu’adorent regarder tous ceux pour qui le lourd et triste constat par lequel seules les mentalités du pays entier pourraient inviter toute cette jeunesse à se dégager du béton, ... est encore impossible. C’est l’avoeu de l’impuissance remis à table une fois de plus.

Ceci se prouve également par le refus de donner publiquement et régulierement la parole aux gens des quartiers afin de les laisser eux même définir leur problèmes seuls et leurs attentes eux même , et ce au vu de tout un peuple, dans le témoignage et non dans le rapport privé que l’on adaptera à sa volonté. C’est un manque de courage d’un peuple duquel les présidents qui s’enchaînent ne peuvent encore se résoudre à entrouvrir pour nous tous , la porte de l’entente . La solution est dans l’autre camp , la solution est dans le camp de la France des villes et des campagnes , celle qui a le choix d’unir sa volonté à une démarche ou attendre qu’un ènieme plan échoue, faute de n’etre que le budget d’une bonne conscience au rabais.

Celà se prouve par l’unique campagne de peur du banlieusard , de peur de la jeunesse , mise en place de manière efficiente dès 2001, campagne qui a éloigné les possibles des deux Frances , à se comprendre et travailler ensemble, campagne télévisuelle , essentiellement , qui a propulsé le ptit flic à l’affiche pour les uns apeurés , et propulsé les machines à laver du toit des immeubles vers la voiture du même petit flic pour les autres instrumentalisés , qui a encore contribué à nous diviser. Non , Jamais , le président n’a eu le courage de dire à la France entière , de faire l’effort de considération et de reconnaissance qui s’impose, parce que si le nabot comme son prédecesseur ont pu gouverner , c’est en partie grace à la peur qu’ils ont pu distiller jusqu’au fond des campagnes. On peut dire tout et son contraire , mais pas sur cette question car ce serait vendre la mèche politique. 

Non , on ne résoudra rien , rien avec du fric et les yeux fermés , rien sans courage des deux cotés , nos destins sont liés , et chaque regard tourné vers ses pieds , chaque dialogue vers des réponses toute faites , sont des regards et des mots qui s’ignorent ennemis de la France mais qui ont fait et font encore leur méticuleux travail de sape , relayé aujourd’hui par la réponse de la banlieue en terme de violents partis pris.

Chaque frein à la rencontre des deux mondes est une charge pour tout le pays, chaque peur panique installée en monsieur madame ou mademoiselle , est un frein au développement du pays. Parce que nos destins sont liés, parce que nous sommes à l’écriture des dernieres pages d’un livre qui racontera bientôt l’histoire d’une France qui a échoué dans l’intégration de tout ceux dont les aïeuls se battaient pour un pays qui n’étaient pas le leur , reconstruisaient un pays qui n’étaient pas le leur , et se voyaient refusés la moindre considération dans un pays qui, une fois libre et reconstruit de leur mains, était tout de même devenu un peu sinon totalement le leur. Cette histoire serait alors celle du mépris.

On doit , nous devons tous , ce message de reconnaissance publique , franc et sans détour , à plus de la moitié de nos pauvres. L’ouverture du discours de la réconciliation , commence par un "merci" car il sera impossible de ne pas reprendre l’histoire commune ... à l’endroit où nous l’avons laissée.

Mais ce merci ne vient pas , et devient de plus en plus difficile à donner au fur et à mesure que, de chaque coté des deux Frances , les générations nouvelles perdent le contenu historique , perdent les raisons de la continuité , de l’entente, pour ne garder que peur malaise et ne recevoir pour ceux dont nous parlons, que la mise au ban et le fats discours.

Alors de mon coté , c’est tranché, oui, mais en réaction à l’hypocrisie d’un ènieme plan banlieues, si l’on a encore quelque chose dans les côtes et quelques souvenirs , on ne peut qu’etre tranchant. 

Merci de votre lecture.

GRL


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès