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Commentaire de Guillaume Narvic

sur Menace sur la presse française


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Guillaume Narvic Guillaume Narvic 12 février 2008 17:43

 Votre terme même de "pouvoir médiatique" demanderait plus qu’un billet, pour être développé. Il est clair, en tout cas, qu’il n’existait aucun "pouvoir médiatique" à l’époque de la Libération. Et c’est la corporation des journalistes, indépendamment de leur employeur, qui a été chargée par le "programme du CNR" d’assurer la liberté de l’information (notamment à travers le principe de la clause de conscience des journalistes).

Mais il était tout aussi clair que ça ne pouvait suffire, car la presse écrite, comme la télévision, sont avant tout des industries, qui demandent des investissement en capital considérable. A défaut que ce ne soit l’Etat qui apporte ce capital (Service public de la radio et de la télé), il faut donc faire appel à des investisseurs privés.

Le projet issu de la Libération portait en lui l’ambition de journaux propriété de leurs journalistes et gérés en autogestion. Le Monde et Libération s’y sont essayés, mais le projet a échoué, largement parce que les journalistes n’étaient pas assez riches pour apporter le capital suffisant. Et puis, ils se sont révélés de mauvais gestionnaires. Il faut donc aller chercher ce capital ailleurs. Dans ces conditions, votre projet d’indépendance de la presse/radio/télé des pouvoirs économiques est illusoire.

La seule piste viable qui irait dans votre sens est celle proposée par le philosophe allemand Jürgen Habermas d’un service public de l’information . Mais la mise en place d’un tel système est pour le moment extrêmement problématique. D’une part les contribuables sont-ils prêts à payer ? D’autre part, de nombreux journalistes sont farouchement opposés à de telles solutions, au nom même de l’indépendance de l’information.

La solution du problème ne réside nullement dans la dénonciation d’une situation et à l’invocation de valeurs de morales politique à laquelle vous vous cantonnez. Il n’y a pas, pour l’heure, de réponse magique à cette question très complexe.


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