Il est vraiment difficile d’être catégorique sur qui a le plus de chance d’être le prochain président. Votre analyse touche des points justes, en particulier sur le fait que la communauté hispanique est plus derrière Clinton qu’Obama, mais elle occulte certains points, assez nouveaux dans une élection présendientielle. Outre les questions faciles : la communauté hispanique serait-elle forcément derrière McCain si Obama est le candidat démocrate par exemple, il y a un fait assez nouveau aux US : la mobilisation des jeunes et des nouveaux moyens de communications. On assiste d’ores et déjà à une vague au cours des primaires, où les bureaux de soutient fleurissent pour Obama en face de Clinton. Ce mouvement jeunes et internautes (notamment représenté sur Facebook), s’il reste sur cette lancée et va effectivement aux urnes, pourrait peser dans la balance au final, et il est difficile de croire que ce mouvement se tournerait vers McCain, trop vieux, trop dépassé, trop guerrier, trop à côté de la plaque. L’élection présidentielle pourrait finalement se ramener à un conflit de génération, entre un électorat âgé, mais puissant, et traditionnellement plus conservateur (mais la question des soins de santé risque de peser), et certainement, le sud blanc verra plus difficilement l’avènement d’un candidat métis (mais serait-il tellement prêt à voir une femme ?), et un nouvel électorat, anti-guerre, rêveur (les rêves portent alors plus qu’un programme solide, point fort de Clinton pourtant face à Obama), mais pour une fois, mobilisé. Cette vague était inexistante lors du duel Bush-Kerry. Quelle impact aura-t-elle ? Il me semble difficile de l’évaluer. Seul l’avenir donnera les réponses. En tout cas, je suis bien moins convaincu que vous en les chances de McCain, surtout sur la division que sa candidature provoque chez les conservateurs. Certes, ils ne voteront pas Obama, mais ils risquent de ne pas voter tout court ! La question que je me pose est finalement de savoir qui votera, plus que qui votera pour qui.