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Commentaire de Manuel Atreide

sur « Cloverfield », un nouveau 11-Septembre ?


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Manuel Atreide Manuel Atreide 14 février 2008 16:52

@l’auteur ...

 

Excellent papier sur un film qui détonne par rapport à la production classique du genre film-de-monstre. Cloverfield n’est en rien un film à la Godzilla, où tout est calculé pour un spectacle hollywoodien bien habituel. Ici, le parti-pris a été de rentrer à fond dans le réel, et j’avoue que le résultat est saisissant. Cette "vidéo amateur" qu’est le film lui donne un coté terriblement réaliste. Le réalisateur a eu l’intelligence de comprendre que ce coté "brut" lui confère justement l’authenticité qu’on trouvé désormais dans les documentaires et les reportages d’investigation à la télé. C’est amateur donc c’est vrai.

Le réalisme est aussi porté par la volonté manifeste de refuser le recours à des vues spectaculaires. Aucun plan où on voit le monstre dans toute sa spendeur / horreur. Rien qui puisse le raccrocher à un jurassic park, pas de dino en furie et pourtant si fascinants ... D’ailleurs, on ne le voit pas vraiment, et jamais completement.

Ajoutez à celà des rues de Manhattan terriblement familières pour peu qu’on y soit un jour passé, une mise en scène de l’évacuation qui tient plus des scenes de paniques du JT que d’un grand moment de bravoure et de tristesse comme dans Godzilla, une fumée / poussière omniprésente, l’absence complète de musique, et vous avez tous les ingrédients d’uhn film dont le vrai propos - à mon sens - est de faire dans l’hyper-réalisme.

D’ailleurs, aucune info n’est donné quand à la provenance du monstre. Pas plus que nous est dit clairement à la fin ce qu’il advient de lui. DISLOCATION a-t-il fonctionné. Nous sommes réduits aux conjectures. Pourquoi fournir ces détails d’ailleurs. Leur absence ne nuit pas au coté choc du film, ce qui montre bien leur inutilité. Même si cela a perturbé une partie des spectateurs présents avec moi dans la salle ...

Bref, Cloverfield renouvelle de façon profonde un genre cinématographique dont la popularité n’a jamais diminué. Exit King Kong, T-REX, tours infernales et autres Freddy Kruger. Désormais, pour faire peur, il faut savoir jouer sur le style de l’époque. Et depuis le 11 septembre, ce qui terrifie, c’est la réalité.

Manuel Atréide


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