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Commentaire de karpediem

sur Sarkozy se moque des handicapés


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karpediem karpediem 16 février 2008 19:22

@ l’auteur = reprise : merci cher ami poète du MoDEM pour votre intérêt en faveur des personnes handicapées.

Relisant votre texte de l’an passé sur la scolarisation des enfants handicapés, je pense que les commentaires furent suffisants pour démontrer l’incompétence de Mme Ségolène Royal – cependant ancienne Secrétaire d’Etat à la famille et aux Personnes Handicapées (PH) – qui , au soir du 2 mai 2007, et en dépit de son oreillette (cf Youtube) s’offrit un sketch plus que navrant et malheureux sur le dos des familles et des enfants handicapés. Vous avez analysé le ridicule de sa pseudo crise de nerf avec l’efficacité qui suffisait pour démontrer tout le bien d’handiscol … dont le temps était venu d’être remplacé par cette nouvelle Loi de 2005 (que Mme Royal avait elle-même votée !!). Loi de 2005, qui n’a jamais permis à autant d’enfants handicapés d’être scolarisés, tant en chiffres bruts qu’en milieu ordinaire ... Sans mentionner sa énième contre-information de cette semaine-ci sur Canal + ( http://www.canalplus.fr/index.php?pid=2174 )

 

Quelques furent ses défauts et son passif, nous devons avoir l’honnêteté de reconnaître à Mr Jacques Chirac d’avoir été le maître d’œuvre ET de la loi de 75 comme Premier Ministre ET de celle de 2005 comme Chef de l’Etat qui avait effectivement considéré cette cause comme prioritaire de son quinquennat

 

Mais revenons à nos moutons et permettez-moi qques remarques sur votre article de ce jour … peut-être un peu approximatif et incomplet :

1) tout d’abord la loi handicap ne date de mars 2005 mais du 11 février 2005

2) ensuite TOUS les Décrets d’Application avaient été rédigés avant la fin de l’année 2007

3° ) les personnes handicapées représentent entre trois et cinq millions d’électeurs qui ne sont pas dispensées de commencer par s’exprimer (nos interventions de + en + nombreuses sur ce site en sont un bon indicateur !) et par voter, sinon par convaincre voire se faire élire  …/… et effectivement se pose la question du fait qu’ils restent si peu audibles bien que leurs associations soient plus visibles que celles des personnes âgées. Espérons que le pseudo-collectif « ni pauvre ni soumis » derrière lequel se camoufle l’Association des Paralysés de France obtiendra un quelconque résultat le 29 mars prochain dans les rues parisiennes.

 

Constatant à votre tour la faillite ou du moins l’inefficacité abyssale de l’AGEFIPH comme du FIPHFP, vous orientez votre réflexion sur la question des 6% que connaît fort bien un autre rédacteur de ce site – Mr Walter Salens de Taverny – et vous inquiétez que l’Administration ne soit pas la première à honorer ce taux .

 

** Pourquoi ne pas reconnaître que 70% des Français handicapés sont atteints d’un handicap mental, loco-cognitif et/ou de troubles associés ? Que ces 70% ou presque des PH sont positionnés hors marché du travail ?

 

** Pourquoi avoir oublié de rappeler (cf votre propre article du 15 mai) que les jeunes handicapés (du système moteur ou sensitif/sensoriel) parviennent en tout petit nombre au lycée, autrement-dit que cette population ne « vend » que de faibles qualifications de niveau III ou IV ? Difficile pour l’Education Nationale d’en faire des enseignants ou des chercheurs. Pour la Défense Nationale de former des pilotes, des transmetteurs ou des informaticiens. Pour l’Intérieur d’embaucher des rédacteurs ou des inspecteurs. Pour la Santé de les orienter vers la médecine ou les soins. Pour le Budget de leur confier l’expertise d’un compte ou l’analyse d’un bilan …

 

Selon l’ANPE, un jeune adulte atteint de surdité se présente avec un CAP ou un niveau BEP. Avec un tel taux de qualif, le plus souvent, ces demandeurs d’emploi ne peuvent solliciter un poste qu’en tant que secrétaire (sans avoir recours au téléphone ) ; chauffagiste ; tapissier ; agent technique de collectivités ; peintre ; couvreur ; et manutentionnaire. Du coup les offres d’emploi deviennent très limitées et se trouvent soumises à la concurrence du marché du travail « ordinaire ».

 

Ensuite, force est de constater que les PH à la recherche d’un emploi sont exigeantes car un SMIC ne saurait leur suffire. En effet, l’Allocation pour Adultes Handicapés (AAH) ou l’équivalent en petite Pension d’Invalidité (je perçois 327 €/ mois !) leur permet de survivre en leur accordant quelques droits annexes notamment quant aux aides au logement, aux bons de vacance ou aux frais de scolarisation de leurs enfants ; quant à la dispense hier de la vignette auto - aujourd’hui de la redevance TV, aux secours municipaux, à l’accès à la CMU et aux Mutuelles ad-hoc etc. Ainsi recherchent-ils, pour beaucoup, des temps complets (ETP) afin de retrouver/rétablir leur pouvoir d’achat. En somme, le bénéfice de cette AAH ne convainc pas beaucoup de Personnes Handicapées de chercher un emploi. Avec, en sus, la problématique des cumuls ou le calcul des ressources (donc des charges & impôts) du foyer en fonction des ressources du conjoint ; la question de l’intérêt pécuniaire devient alors très complexe.

 

Certes la Fonction Publique est soumise à des devoirs d’embauche. Certes, mais encore faudrait-il que les candidats se présentent … et qu’à qualification égale plus aucune discrimination ne s’applique depuis que les mêmes associations de défense et de représentation des PH ont obtenu son retrait. A chacun de prendre ses responsabilités !

 

 Vous mettez en cause les trop maigres efforts du Gouvernement actuel et ce que vous jugez du désintérêt du Chef de l’Etat.  Mon jugement diffère du vôtre comme de celui de l’Association des paralysés de France qui prépare donc son opération « ni pauvre ni soumis ». Il me semble que la Loi de février 2005 a dorénavant le mérite d’exister et que – même si ses Décrets restent perfectibles – les Personnes Handicapées seraient mieux inspirées de cesser de se lamenter (mieux vaut vivre en France en 2008 que partout ailleurs …) pour poursuivre ou reprendre leur formation vers des emplois mieux qualifiés ; pour se tourner vers les tutelles et organismes directement concernés par leur handicap (à commencer par les MDPH – guichets uniques à dimension départementale) sur tel bassin d’emploi ou vers telle collectivité ; enfin pour exiger de l’Europe l’application des chartes et textes supra-constitutionnels. La loi existe. Les dispositifs existent. Les recours existent. Valide ou handicapé, en banlieue comme en milieu urbain, nul n’est dispensé de se retrousser les manches sans attendre la becquée bouche ouverte.

Pour conclure, et tout en vous remerciant pour votre article, pourquoi enfin maintenir le travail et l’emploi au cœur de notre société post-moderne et y rechercher l’unique ou le meilleur moyen d’épanouissement ? Le Préambule à la Constitution de la IV° République n’en faisait qu’un devoir. Or nous n’en sommes plus aux dogmes des sociétés industrielles du XIX° et XX° et ne pouvons que constater les dégâts que ce positionnement brutal, obligatoire et anonyme, induit au sein de certaines familles dont les parents sont totalement absents, au cœur de certaines personnes fragilisées au fil des années et de la pénibilité du poste, comme dans la vie des plus pauvres des ouvriers jusqu’aux pseudo-"réussites" des plus grands traders ou patrons. Quid des formes d’engagement humain dans les sphères de l’associatif, du bénévolat, de l’échange, du bénévolat, du don gratuit de soi ? Notre société n’a-t-elle d’autres modèles et valeurs à proposer que de « travailler plus pour gagner plus »  ? 

 


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