J’ai déjà répondu à ce type d’objection dans l’enquête sur l’obligation vaccinale, qui s’est appuyée plus que vous ne semblez l’admettre sur des faits, certains d’ailleurs peu connus du public. Est-il par exemple rigoureusement scientifique de toujours parler de la balance bénéfices/risques à propos des vaccins obligatoires et de constater que, dans les faits, cette balance n’est plus du tout effectivement calculée ? Et que les chiffres des accidents vaccinaux ne sont pas ouvertement publiés ?
La santé n’est pas qu’une affaire de science.
D’une part, chacun est aussi responsable de sa santé. Il y a aussi un "savoir de soi-même" (certes à perfectionner et à tester) qu’il ne faut pas ignorer sauf à se remettre aveuglément entre les mains des pouvoirs.
D’autre part, les scientifiques et nos élus qui définissent les grands axes de la politique sanitaire ne sont pas de purs esprits généreux, altruistes et dépourvus d’intérêts personnels, d’orgueil ou d’illusions... Je ne propose pas de les éviter mais de rester vigilant en toute chose. C’est d’ailleurs, à mon sens, ainsi que le concevaient les penseurs de la démocratie.
Donc, la santé est aussi une question politique au sens noble du terme. Choisir par exemple d’axer essentiellement les budgets publics sur la recherche en négligeant la prévention (consultez les chiffres puisque vous les aimez) est un choix qui concerne tout le monde. On privilégie le traitement qui soigne les malades parce que c’est plus facile et plus immédiatement rentable que d’empêcher que la maladie ne survienne, parce que ça, c’est compliqué, ça demande beaucoup d’énergie et d’abnégation et les frais évités ne remplissent pas les bourses...
Enfin, science n’est pas pur synonyme de vérité. Il y a toujours eu des controverses en sciences, et notamment en médecine (qui n’est pas d’ailleurs une science totalement exacte). Dans ce domaine, je suis plutôt poppérien : la vérité scientifique est toujours à rechercher avec beaucoup de rigueur, l’expérience doit guider nos réflexions et améliorer nos connaissances, mais en gardant à l’esprit que la vérité scientifique est plus ou moins "biodégradable", ou pour le moins évolutive...
D’où l’impérieuse nécessité de la controverse et du débat, y compris hors la sphère scientifique.