Se poser la question du « pourquoi » d’une telle annonce.
Lecture en classe de la lettre de Guy Môquet, exhibitionnisme de la vie privée du Président de la République, teste ADN pour les migrants, show autour de la libération des infirmières bulgares, promotion de la religiosité, annonce d’une loi sur la rétention de sûreté, médiatisation des rafles d’immigrés, cour têtes à claques « artistico-politico-capitalo-pipolo-médiatiques » et bling-blingueries en tout genre, plus la dernière « idée » Elyséenne de la semaine d’associer chaque élève de CM2 à un enfant-victime de la Shoah, nous posent la question de l’existence, ou non, d’une cohérence entre toutes ces « matières » jetées en pâture sur la scène publique ? De prime abord, face à l’éclectisme de ces sujets, l’existence d’une cohérence peut ne pas paraître évidente. Pourtant, comme en politique toute proclamation à une « intention… », il est toujours judicieux de tenter de la rechercher, ne serait-ce que pour de savoir ce que ce quinquennat nous réserve. Sommairement résumé, ce qui vient à l’esprit peut s’exprimer ainsi : enfumage tous azimuts du citoyen. Autrement dit, ces « matières » ont une fonction de leurre servant à éviter que d’autres sujets, dont le sarkozysme veut à tout prix éviter de débattre, n’émergent sur la place publique. Des sujets dérangeants tels que ceux se rapportant au pouvoir d’achat, aux services publics, aux droits sociaux et au droit tout court, etc. Bref, la lecture que je propose est que le sarkozysme essai d’adapter à la chose politique la devenu célèbre formule de l’ex-P.-D.G. de TF1 : « Pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de ce cerveau humain disponible. » Si cette modeste analyse a quelque pertinence, la question qui en découle est la suivante : qu’est-ce que le sarkozysme cherche à vendre au bon peuple ? Je suggère une plausible réponse, empruntée à Marat : « Pour enchaîner les peuples, on commence par les endormir. »