"nous posent la question de l’existence, ou non, d’une cohérence entre toutes ces « matières » jetées en pâture sur la scène publique ?"
Rassurez-vous (ou inquitez-vous, comme vous voudrez), la cohérence entre toutes ces actions existe bien : à travers l’initiative de la commémoration des enfants victimes de la shoah, ce n’est pas une religion qui est visée, il s’en faut de beaucoup. C’est la culpabilisation qui est de retour, comme si la République Française devait porter la honte de l’Etat Français. Et le fait de parler d’enfants n’est pas davantage anodin. La réponse de Madame Simone Veil n’a pas été, à mon sens, interprétée comme elle aurait dû l’être : ce n’est pas sa qualité d’ancienne déportée qu’on veut déposséder de toute valeur morale, mais la loi d’émancipation de la femme qui porte son nom.
Je ne crois pas au hasard : à partir d’aujourd’hui et jusqu’à mercredi, une soixantaine d’évèques français participent à un colloque à Rennes pour exiger un statut juridique du foetus, suite à une récente décision de la chambre de cassassion civile. Dans un interview au journal Ouest-France de ce jour, Mgr Vingt-Trois s’avance sur le domaine scientifique, condamnant notamment l’utilisation de cellules souches d’embryons à des fins scientifiques, au nom du respect à la vie, de la conception à la mort.
La religion doit entrer partout : à l’école, dans les établissements de recherche, dans les prétoires. Nous nous américanisons à grande vitesse. Faute de pouvoir proposer à la majorité la plus pauvre de notre pays des solutions à ses conditions d’existence, on donne la morale religieuse (le renoncement) comme seule référence suprême. Tout est parfaitement cohérent, du discours de Latran à celui de Ryiad.
“Sans doute, Musulmans, Juifs et Chrétiens ne croient-ils pas en Dieu de la même façon. Sans doute n’ont-ils pas la même manière de vénérer Dieu, de le prier, de le servir. Mais au fond, qui pourrait contester que c’est bien le même Dieu auquel s’adressent leurs prières ? Que c’est bien le même besoin de croire. Que c’est le même besoin d’espérer qui leur fait tourner leurs regards et leurs mains vers le Ciel pour implorer la miséricorde de Dieu, le Dieu de la Bible, le Dieu des Evangiles et le Dieu du Coran ?" Sarkozy, président de la république laïque française.