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Commentaire de Charles Bwele

sur Passeport, mot de passe et code PIN, s'il vous plaît !


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Charles Bwele Charles Bwele 18 février 2008 15:44

@ Helios

Comme je l’ai écrit dans le billet, je minimise point le danger terroriste bien réel. De plus, je ne suis pas le genre à dénigrer les impératifs de sécurité nationale, qui, à mes yeux, ont bcp de justifications tout à fait valables, et évite très souvent en sourdine des attentats monstrueux. J’écris cela au risque de déplaire.

Simplement, la dérive cyberprétorienne - car c bien le mot - ne rendra pas les démocraties post-industrialisées meilleures que les terroristes dont elles cherchent justement à se protéger. Au final, elles instigueront elles-même un terreur nationale quotidienne, bien plus perceptible et bien plus proche que des terroristes certes redoutablement dangereux mais lointains et autant que possible interceptables ; et qui obtiennent peu à peu un avantage psychologique difficilement réversible, surenchère technosécuritaire aidant.

Dès lors, quelle idée le citoyen se fera de son Etat si celui-ci l’épie constamment (et de surcroît l’avoue ouvertement ) ?Quel rapport entretiendra-t-il avec lui ? Qui est l’ennemi ? La civilisation qui se prétend effectivement comme telle l’est-elle encore concrètement ? Ne nous projetons pas seulement aujourd’hui, mais sur les 10-30 ans à venir si les choses évoluent toujours ainsi...

Pour peu que je sois cynique, les services de police et de renseignement ne manquent pas de méthodes bien plus raffinés et bien plus efficaces pour plus ou moins déterminer le danger posé par X ou Y individu, et ils l’ont amplement prouvé par la guerre froide... où je le concède la menace était d’une toute autre nature que celle actuelle. 

Prenons l’exemple des trafiquants d’arts égyptiens, qui ne sont guère "une menace civilisationnelle" au sens sécuritaire (Hé Hé !)  : Interpol est capable de les suivre, des les tracer et de les circonscrire à leur insu, sans jamais farfouiller leurs portables et mobiles à l’aéroport, et ce, sur plusieurs continents.
Cette agence ayant encore le mérite de combiner remarquablement renseignements humains et
électroniques.

L’hypersurveillance intérieure et frontalière, quant à elle, ne relève point d’un renseignement/d’une protection qui se donne une obligation de moyens rusés et furtifs, mais d’une surenchère technosécuritaire, d’un douteux keynésianisme militaro-policier, avec ses contrats mirobolants... et d’un réconfort hautement cosmétique. C bien connu, donner l’impression d’agir plutôt qu’agir réellement est un stratagème très usité par les gouvernements.

J’espère ne pas trop m’emmêler les pinceaux dans ces lignes.

Amicalement, Hélios !
 


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