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Commentaire de Martin Lucas

sur Le cadeau empoisonné


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Martin Lucas Martin Lucas 19 février 2008 00:02

Le véritable enjeu est celui-ci :

Comment éviter que, de nouveau se fasse jour une idéologie qui prétend considérer des hommes comme des animaux qu’on mène à l’abattoir ?

Comment donner à chacun la conscience suffisante pour désobéir aux ordres quand c’est vital ? Les monstres, ce ne sont pas les donneurs d’ordre (qu’on peut plus considérer comme des bonimenteurs pathologiques), mais tout un peuple qui a obéi, laissé faire, collaboré, dénoncé, tué, avili.

Ces crimes arrivent quand on ne se sent plus responsable de ses actes, quand on laisse d’autres en porter le poids, nous diriger, nous prendre en charge mentalement. Quand les ordres se passent d’une explication, quand les mesures et décisions politiques sont imposées d’en haut, sans débat.

Pour éviter qu’un peuple sombre dans le fascisme, ce n’est pas le sens du "devoir", les règles de "bonne conduite" qu’il faut valoriser, mais au contraire, le sens de la responsabilité, le sens critique, l’exigence intellectuelle, la conscience que la démocratie ne s’arrête pas aux élections, mais que l’on est tous les jours citoyen.

Toutes ces notions, du risque de l’objectivation de l’être humain, à sa place dans le monde en tant que citoyen sont éclipsées par un pathos inconvenant, qui veut faire passer les enfants morts pour des héros ou des martyres alors qu’ils n’ont été que considérés comme tout au plus un combustible. Etrangement, ne parlait-on pas de "chair à canon", pour les poilus de la guerre de 14-18 ? N’a-t-on pas, de tous temps appliqué une logique comptable à des gens qu’on considérait en cachette comme moins que rien ?

Oui c’est là le plus grave en fait. Sous prétexte d’un "plus jamais ça", on présente l’extermination des juifs comme procédant d’une logique inédite. Or l’objectivation est à l’oeuvre, là où on utilise d’autres pour aller mourir sur un front à notre place, là où on compte nonchalament les morts d’un conflit qui se fait avec des armes fabriquées chez nous, là où on utilise le corps d’autre gens à travailler des journées de 14 heures pour couvrir le notre, là où on expulse en raisons d’objectifs chiffrés.

Pourquoi pas un petit cours sur la citoyenneté et le risque d’objectivation de l’être humain pour commencer ? On aura tout le temps d’aborder, au sein de ce cours, la déportation...


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