Bon papier en effet. L’extermination programmée des minorités ne devrait pas - à mon avis - s’appeler shoah car ce terme hébreu ne recouvre "que" l’extermination des juifs par les nazis. Il est vrai que ces derniers ont payé un très lourd tribu à la politique eugénique nazie, puisqu’un tiers environ des juifs d’Europe ont été exterminés lors de cette période trouble. A cet égard, et contrairement à une idée reçue et très présente en Israel d’ailleurs, rappelons que la France se situe en bas de liste des pays européens quand au pourcentage de la population juive déportée : pas question de qualifier ces résultats d’honorables cependant !
Si je reviens à mon propos de départ, le terme shoah exclut de fait les autres minorités déportées du "droit à la reconnaissance" de leur martyre. Ces communautés, les Roms, les Tziganes ont eux aussi payé une lourde addition aux délires hitlériens. Ajoutons aux victimes de l’holocauste bon nombre de handicapés, dont personne ne parle, ainsi que des communistes, et des homosexuels.
Alors pourquoi ne pas confier la mémoire d’un homosexuel communiste aux enfants de nos classes... Seraient-ils moins digne d’attention que d’autres ? Ou d’autres considérations, électoralistes ou communautaristes ne rentreraient-elles pas en ligne de compte dans cette décision "inimaginable, insoutenable" dixit S. Veil et, on le voit au travers de cet article, en grande partie injuste.