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Commentaire de Z

sur Un écran de fumée médiatique a-t-il pu couvrir l'adoption du Traité de Lisbonne ?


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Z Z 19 février 2008 17:42

"Le seul moyen dont nous disposons actuellement pour "s’informer" et développer nos esprits critiques le mieux possible nous vient quasiment uniquement des médias alternatifs comme AgoraVox ou autres."

Pourtant Agoravox a fait sa part, il me semble, dans l’édification de l’écran de fumée : combien d’articles sur le mariage, le SMS, et tutti quanti ?

Car Agoravox est soumis aux mêmes règles que la plupart des médias, les règles du marché. Or ce qui vend actuellement, c’est ça, c’est le croustillant, le feuilleton. Les éléments du feuilleton sont fournis par le gouvernement, mais personne ne nous oblige à le suivre. C’est donc nous (les gens) qui somme coupables de (vouloir) le suivre.

L’exemple de la ratification en douce du traité européen est typique. Je ne crois pas que les étapes successives vers cette ratification ait été cachées activement. Elles ont, je pense, dû être présentées aux JTs de 20h de TF1 et France 2, certes rapidement et après d’autres informations moins importantes, mais présentées tout de même. Et s’il n’y a pas eu de réaction massive, c’est que majoritairement, les gens s’en foutent. La prétendue large mobilisation des gens pour voter non au référendum concernant ce traité en mai 2005 n’aura été qu’une illusion. La participation avait été élevée parce qu’à cette époque la campagne du référendum avait fait feuilleton, et engendré une participation moutonnière (comme aux présidentielles 2007). Et le non l’avait emporté pour des tas de raison, mais majoritairement pas par conviction solide et éclairée, comme le prouve cette absence de réaction massive en février 2008. Puisqu’on est passé à d’autres feuilletons depuis.

 

Qui blâmer ? Les journalistes, qui ne cherchent pas à jouer un rôle éclairant et éducatif ? Les gens en général, qui s’en foutent des sujets sérieux et ne cherchent que la distraction et l’amusement futile et superficiel ? Les politiques qui profitent de cette conjonction ? Tout le monde a sa responsabilité.

 

L’idée que le peuple voterait mal (donc pour Sarkozy) parce qu’il n’est pas informé parce que l’information serait aux ordres du pouvoir, a fait long feu. C’est en partie vrai, mais ça élude une autre vérité qui est qu’une majorité de gens s’en fout, n’est pas intéressée, et a renoncé à toute vélléité de droit d’être informé.

Après on peut dire que c’est la classe politique qui est responsable du fait que les gens s’en foutent, parce que leurs agissements au cours des dernières années a dégoûté les gens, et que les journalistes sont coupables de jouer ce jeu qui les met en porte-à-faux vis-à-vis de leur déontologie. Mais il me semble plus efficace, à notre échelle, de fustiger le comportement du peuple qui s’en fout, plutôt que de rejeter la faute sur les politiques et les journalistes. Et ça passe par une autocritique de chacun. Restreindre son propre intérêt pour les hochets qu’agite l’Elysée en guise de distraction, et que relayent les journalistes pour vendre, doit être une lutte de tous les instants, pour chacun de nous. Et je trouve que le contenu éditorial d’Agoravox (et autres) gagnerait à se débarraser définitivement de tous les articles traitant des polémiques provoquées par ces hochets agités (la dernière en date étant celle relative au parrainage des enfants victimes de la Shoah), hochets qui jouent ainsi bien leur rôle de focalisateur d’attention.


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