Très bel et très bon article qui force l’émotion, surtout pour qui le connaît un peu, et je suis heureuse de voir qu’il remporte un tel succès.
Mais j’ai envie de dire : "et après ?".
Parce que c’ est bien beau de s’émouvoir sur des horreurs passées, mais, et certains commentateurs l’ont rappelé, les Tsiganes reste le peuple le plus malmené d’ Europe.
On les parque dans des décharges, on les expulse, on brûle les campements ou on les "nettoie" au bulldozer, on supprime les postes d’enseignants spécialisés itinérants ou les écoles qui accueillaient les enfants ponctuellement, comme ceux des bateliers ou des forains, et on n’imagine pas à quel point l’instit’ est important pour eux, à quel point un grand-père illétré est ému d’entendre un bout de chou déchiffrer 3 lignes.
C’est important quelqu’un qui peut écrire une lettre à l’administration, qui vous accompagne chez le médecin où on n’ose pas aller pour un "bobo"... C’est toujours "pas grave" chez les Tsiganes : ils auraient honte de déranger un Monsieur Docteur pour "ça", et "ça", c’est parfois une péritonite, une septicémie, un tétanos... Regardez bien, si vous vous y rendez : ce ne sont certes pas les Tsiganes qui encombrent les salles d’attente et les services d’urgences !
Qui les défend ? Où sont les "people" ? Où sont les pétitions ? Où sont les manifs ?
Leurs valeurs et leur mode de vie sont "inadaptées" au monde moderne, ou l’inverse, et ils ont besoin de nous pour les aider à y survivre.
Moi, et beaucoup d’autres, avons besoin d’eux pour chanter, danser, et rêver à d’autres possibles.