@ Masuyer
Merci de ces précisions...
L’article est intéressant mais il est dommage qu’il survienne dans ce contexte de passions mémorielles car je pense qu’il aurait gagné à paraître dans un autre contexte mais il présente une opportunité pour sensibiliser sur un génocide malheureusement peu étudié..
Le Samudaripen, offre un éclairage sur la compréhension du nazisme et met en lumière l’absurdité des thèses d’anthropologie raciale développées en Europe depuis le XIX° siècle et dont l’aboutissement sous le régime hitlérien donna les résultats que l’on connait aujourd’hui...
Tout débuta par les découvertes linguistiques allemandes au XIX° siècle sur l’origine indienne de la plupart des langues européennes... Il s’ensuivit ensuite une "indomanie" allemande et des recherches savantes sur le sanscrit. A ce propos, on trouve dans le terme "Samudaripen" ("tout tuer") la racine "mudar" que l’on retrouve dans mörder, murder, meurtre...
Cette découverte du groupe indo européen fut une aubaine pour les antisémites car elle permettait d’éloigner encore plus la composante juive des nations européennes, malgré l’origine judaïque du christianisme, et ainsi de faire apparaitre encore plus les Juifs comme "Fremdkörpen" (corps étrangers").
Les différentes théories anthropologiques qui fleurirent alors (craniométrie, "psychologie des peuples, écoles d’anthropologie raciale diverses) se figèrent alors en un consensus sur une hiérarchie des peuples mettant au sommet l’Aryen dolichocéphale blond aux yeux bleus d’origine indo européenne..
Les Tziganes ne cadraient malheureusement pas dans ce fatras de théories : ils étaient plutôt bruns de peau, pas souvent blonds, et l’ostracisme dans lequel ils avaient longtemps vécus en Europe les faisaient rentrer dans ce que l’on concevait à l’époque comme "race pure"..
De plus, ,leur langue était, parmi les langues parlées en Europe, la plus proche du sanscrit originel... Preuves vivantes de l’absurdité du fondement pseudo-scientifique du racisme en cours à l’époque, ils posaient un problème aux Nazis..
Ajouté à cela la méfiance séculaire du sédentaire envers le nomade, leur statut souvent d’"heimatlos" (sans patrie) en une période d’exaltation nationaliste...
Leur destin était compté...
gAZi bORAt