Deux excellents articles de J. Thomet, ancien patron de l’AFP à Bogota. A lire et diffuser d’urgence !!!
LE CHANTAGE DU « FRENCH DOCTOR » KOUCHNER, PETIT TELEGRAPHISTE DE CHAVEZ, INDISPOSE LA COLOMBIE
La France s’est à nouveau distinguée sous le règne de Nicolas Sarkozy avec une cascade de gaffes commises par son ministre des Affaires étrangères dans ses entretiens avec le président Alvaro Uribe à Bogota. Comme la Colombie n’a rien d’un République bananière, Bernard Kouchner a déclenché un haut-le-cœur général, avant d’être renvoyé dans les cordes par son interlocuteur dans l’affaire Betancourt.
Bernard Kouchner a rencontré le chef de l’Etat colombien le jeudi 21 février, au lendemain de ses entretiens à Caracas avec Hugo Chavez. Avant son face à face avec Uribe, Kouchner avait distillé pour la presse le contenu hallucinant de l’argumentaire qu’il allait lui présenter. Le voici, relaté dans les médias :
« Il devait aussi faire valoir à M. Uribe, selon des diplomates français, que c’est dans son intérêt d’avoir derrière lui cette affaire d’otages, qui empoisonne sa vie sur la scène internationale.
En cas de décès de Ingrid Betancourt, aujourd’hui très affaiblie, M. Uribe pourrait en outre être tenu pour responsable s’il n’a pas fait les gestes nécessaires à temps, fait valoir la France.
M. Kouchner devrait également appeler une nouvelle fois M. Uribe à ne rien faire qui puisse mettre “en danger” la vie des otages, après sa décision d’encercler les zones où la guérilla des Farc les détient.”
Quel chef d’Etat admettrait un tel chantage de la part d’un ministre étranger ? « Le dialogue a été respectueux, mais sans aucune chaleur », relate ce matin le quotidien El Tiempo de Bogota. En d’autres termes, la discussion a atteint les limites de la rupture.
Evoquer l’absence de « gestes nécessaires » à une libération immédiate d’Ingrid Betancourt signifie que la France attend de la Colombie qu’elle cède à toutes les exigences des FARC. Cette guérilla narcoterroriste retient près de 800 otages, certains depuis 10 ans, et devra un jour passer devant le tribunal international de La Haye pour crimes contre l’humanité. Les preuves abondent, n’en déplaise au docteur Kouchner qui a oublié de faire un diagnostic préalable.
Pour la énième fois, Paris oublie toutes les concessions faites par Bogota pour parvenir à un échange entre 44 otages « politiques », dont Ingrid, et 500 guérilleros incarcérés. Le dernier geste d’Uribe consistait à proposer un territoire de 150 km2 pour un dialogue entre la guérilla, L’Eglise colombienne, et les « trois pays » (Suisse, France, Espagne) dans une zone inhabitée du sud-ouest, près de Cali. Les FARC viennent de rejeter cette offre, et ne veulent ni de l’Eglise ni de l’Espagne dans cette négociation. Cette avancée de Bogota avait été appuyée par Sarkozy.
Ce que veulent les guérilleros, c’est l’octroi d’un mini-Etat, sans armée ni police ni justice, pour y faire régner sa loi, avec ses armes, comme elle en a eu l’usufruit de 1998 à 2002, sous la présidence d’Andrés Pastrana. Bernard Kouchner et Nicolas Sarkozy accepteraient-ils que la Colombie exige la même chose en faveur d’un groupe terroriste corse pour libérer une sénatrice française ayant aussi la nationalité colombienne ? !
Exiger des forces de l’ordre colombiennes de ne pas mettre en danger la vie des otages revient à dire : une fois que des personnes sont séquestrées, la guérilla détient le pouvoir, on n’y touche plus, on attend ses instructions pour « négocier » sous la terreur. Tous les jours, des otages sont libérés par l’armée ou la police en Colombie, comme ce fut encore le cas hier jeudi. Le président Uribe ignore comment Nicolas Sarkozy, alors maire de Neuilly, avait neutralisé un preneur d’otages dans une école primaire de sa commune en 1993. Uribe aurait pu le rappeler à Kouchner. Eric Schmitt, alias « Human Bomb », avait menacé de se faire sauter avec les enfants otages s’il n’obtenait pas une rançon de 100 millions de francs. Sous les ordres de Sarkozy, le RAID (service spécial de la police) avait encerclé les lieux puis abattu le ravisseur, malgré les risques encourus par les élèves… Mais Uribe a rejeté la requête du ministre français, au nom de ses obligations en sa qualité de président pour lutter contre les groupes en marge de la loi.
Dans sa superbe, Kouchner a proposé à Uribe d’intégrer le Venezuela dans le dialogue avec les FARC, comme s’il était le porte-parole de Chavez, dans une nébuleuse dont ferait partie le Brésil et Cuba. Le président colombien a sèchement apporté une fin de non recevoir à cette demande ahurissante. Occupé par l’indépendance du Kosovo, le ministre français doit ignorer, ou a feint de ne pas savoir, que le président vénézuélien mène une politique agressive contre le gouvernement colombien et pour la légalisation des FARC, qu’il soutient, à l’international. Là encore, il a été refoulé dans son en-but.
Comme je l’ai écrit hier, le drame des otages n’est pas près de s’achever. Ingrid Betancourt sera libérée prochainement, pour aider :
- les FARC, grâce à l’intervention de Paris, à perdre leur label de terroristes et à ouvrir des bureaux partout dans le monde, y compris à l’ONU.
- Hugo Chavez à recouvrer un soutien international après cette libération, pour pallier son discrédit total au Venezuela.
- Nicolas Sarkozy à remonter dans les sondages grâce à cet « exploit » du retour d’Ingrid.
Les 800 autres otages, dont trois Américains enlevés en février 2003, pourront attendre dix ans de plus, ou davantage s’ils ne meurent pas en captivité, pour bénéficier d’une mesure identique.
Ni la France ni Caracas ne leur prêteront le moindre intérêt. Qui en France s’est préoccupé pour Aïda Duvaltier, cette Française décédée en 2006 après cinq années de captivité aux mains de la guérilla. Elle avait pris la place de son mari, malade, comme otage…
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REVELATION : POURQUOI LES FARC VONT LIBERER INGRID BETANCOURT
La guérilla a perdu la bataille sur le terrain en Colombie, mais elle va remporter une victoire diplomatique primordiale. En échange de la prochaine libération d’Ingrid Betancourt, les FARC ne seront plus qualifiées de terroristes, disposeront d’un statut similaire à une organisation de libération nationale, et pourront installer des antennes dans les grandes capitales mondiales, dont Paris. C’est le prochain chapitre prévisible dans le drame des otages que je suis en mesure de vous révéler. J’ai longtemps écrit que l’ex-candidate à la présidentielle en Colombie, otage des FARC depuis le 23 février 2002, serait la dernière à être relâchée par ses ravisseurs. Les pressions publiques de Paris sur le pouvoir à Bogota pour l’inciter à céder aux exigences des rebelles en avaient fait une poule aux œufs d’or. Plus la France criait, plus la guérilla se gonflait d’importance et refusait la moindre concession. Deux éléments de taille ont changé la donne dans les derniers mois, et expliquent l’évolution de ma position :
1- Les FARC ont été laminées par l’armée depuis la première élection en mai 2002 d’Alvaro Uribe, réélu en 2006 pour un nouveau mandat de quatre ans. Personne ne conteste cet état de fait. Les 18.000 rebelles de 2002 ne sont plus que 8.000 en 2008. Leurs rangs ont été décimés par les opérations militaires tous azimuts, et les défections en chaîne. La guérilla n’est plus en mesure aujourd’hui de menacer un seul des 350 maires – sur les 1100 municipalités du pays andin – qu’elle avait contraint à s’exiler en 2002.
2- Le président vénézuélien Hugo Chavez, un populiste de gauche allié des FARC depuis son élection en 1999, a fait l’unanimité contre lui, d’abord à l’étranger, puis chez lui. Les denrées de base manquent dans un pays où le pétrole coule à flot, avec 2,3 millions de barils par jour.
Conclusion de ce constat : les FARC et Hugo Chavez ont un besoin commun, pressant, de redorer leur blason. Qu’on en juge :
- Les FARC ont perdu à jamais leur aura : Le scandale Emmanuel, l’enfant de l’ex-otage Clara Rojas conçu en captivité avec un guérillero, a bouleversé le monde, et décillé les yeux de ceux qui voyaient dans les rebelles un mouvement romantique à la Che Guevara. Le martyre de ce bébé arraché à sa mère à l’âge de 8 mois puis abandonné dans un état critique (paludisme, leishmaniose, humérus brisé) jusqu’à ce qu’il soit récupéré par l’Institut social de Bogota, a révélé à des millions de gens la barbarie d’une guérilla qui, encore aujourd’hui, détient près de 800 otages dans la jungle et tire ses revenus tant de leur rançonnement que du trafic de cocaïne. Les images d’Ingrid amaigrie, muette, sans vie apparente, ont achevé le sinistre tableau. Les FARC ne peuvent plus jouer avec le feu en se faisant passer pour victimes d’un conflit dont elles sont les principales responsables avec la révélation de leurs crimes contre l’humanité, comme à eu le courage de les dénoncer, à peine libre, Clara Rojas.
- Hugo Chavez a été désavoué par le peuple le 2 décembre 2007. Il a perdu son référendum sur une réélection illimitée. Son siège tangue. Seul un succès diplomatique international, comme la libération d’Ingrid, peut lui permettre de survivre à terme à la tête de l’Etat.
Cette conjonction de facteurs objectifs oblige les deux alliés, FARC et Hugo Chavez, à s’entendre pour retrouver un ballon d’oxygène. Le président du Venezuela n’a cessé d’abriter et armer la guérilla colombienne derrière les 2.300 km de frontière qui séparent les deux pays. Son nouvel objectif vise à les obliger à libérer Ingrid Betancourt, sous peine d’être privés de cette aide à même de compenser leur échec sur le terrain.
En échange, les FARC, une fois Ingrid libérée, obtiendront d’être rayées de la liste terroriste établie en juin 2002 par l’Union européenne. Paris s’est déjà engagé à forcer la main au reste de l’Europe dans une telle éventualité. Dans la foulée, la guérilla sera reconnue à l’ONU comme une force de libération nationale, et ouvrira des « ambassades » à l’étranger, comme ce fut le cas pour le Fatah palestinien. La guérilla aura tout loisir d’intoxiquer les médias par des mensonges répétés, dans la ligne de Goebbels, pour faire passer sa « vérité ». Il suffit pour s’en convaincre de lire les textes publiés par les agences ANNCOL et ABP, bras politiques des FARC, basées en Suède et en Espagne respectivement.
Le résultat est à vomir, mais il est proche de se concrétiser. Après la libération d’Ingrid Betancourt, les autres otages, près de 800, pourront continuer de pourrir dans la jungle. Ils en sortiront hélas les pieds les premiers, mais Paris se sera fermé les yeux en connaissant d’avance cette issue tragique…
04/04 09:59 - alexis
y si quiere podemos recibirla en colombia para que conozca gente de verdad gentil y un pais (...)
04/04 09:54 - alexis
et si vous essaie de respecter la souberanite colombiene et de notre goubernament et vous (...)
04/04 09:49 - alexis
pas tout a fait, las farc sont de narco guerrilla produit de la violence de 1948 ,et qui une (...)
04/04 09:45 - alexis
04/04 09:40 - alexis
ont vous fait cadeau de cette cauchemar , et aussi de les far avec elle , serai le plus grande (...)
04/04 09:32 - alexis
mais cette la Asossiaciation bancaire qui a mit a la gens en etat de pauvrette en vouluoir (...)
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