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Commentaire de Marc Bruxman

sur Qu'est-ce qui se cache derrière Note2be ?


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Marc Bruxman 24 février 2008 16:34

Tout simplement parce que l’attitude consumériste vis à vis de l’enseignement (en encore plus vis à vis de l’éducation ! )suppose un relation individuelle et égalitaire entre l’enseignant et l’enseigné ce qui compromet toutes ses chances de réussite : depuis quand un élève ou même un étudiant est-il capable de juger du travail d’un enseignant, autrement que sur des critères totalement consuméristes : le prof est intéressant, cool, sérieux etc

Le premier critére que vous citez n’est pas consumériste. Qu’un prof soit intéréssant c’est la moindre des choses ! Si vous n’arrivez pas à susciter l’intérêt pour votre matiére il faut changer de métier. Tout simplement parce que si l’élève ne trouve pas une matiére intéressante, il y a peu de chance qu’il ait envie de l’apprendre. Or si l’envie n’est pas la, votre cours est déja mal parti. A l’inverse si l’intérêt est la, les exercices et les sacrifices nécéssaires à l’apprentissage passeront beaucoup mieux.

Cool, ok vous pouvez considérer ca comme consumériste mais le mot suivant est sérieux. Donc vous êtes en train d’écrire que le simple fait de vouloir qu’un enseignant soit sérieux est une demande déraisonnable. Heureusement qu’il n’y a pas beaucoup de profs qui raisonnent comme cela...

Et puis je vous arréte tout de suite, autant pour un élève du collége le fait de pouvoir juger efficacement est débatable mais les étudiants en sont tout à fait capables. (Je parles bien sur d’étudiants qui ont choisi de faire des études et ont choisis leurs études, pas des mecs qui se sont dit qu’il fallait faire quelque chose après le bac et se sont inscrit sans trop savoir pourquoi). L’étudiant sent en général très bien quand il progresse dans une matière, quand les cours l’aident à maitriser le sujet, etc, etc...

Mais de même au collège, je pense que si l’on fesait des stats entre l’avie des élèves et leur progression à des examuns, on ne serait pas si loin que cela du résultat final.

L’enseignement n’est pas la télévision dont on pourrait zapper les chaînes, il suppose des apprentissages parfois difficiles, des exercices répétitifs et souvent ennuyeux, une progression dans les connaissances, des entraînements souvent pénibles, toutes choses que l’attitude "client d’un service " refuse au nom de son plaisir ou de son déplaisir consumériste.

Non si l’on admet que l’homme agit en fonction d’un coût (les exercices) et d’un bénéfice attendu (le plaisir et/ou l’utilité de maitriser la matière enseignée). Donc non le client du service ne refusera pas les apprentissages si le prof réussit justement à :

  • Convaincre le client de sa méthode d’apprentissage. Quel est le but recherché par tel ou tel exercice.
  • Convaincre le client que la matière est digne d’intérêt et réussir à lui faire entrevoir certaines spécificités qui font sa beauté.

L’enseignement en France a perdu énormément de son efficacité depuis qu’on a mis "l’élève au centre de la relation pédagogique".

C’est surtout que dans le même temps on a renoncé à évaluer il ne faut pas tout mélanger. On peut tout à fait mettre l’élève au centre mais lui faire comprendre que les examens ne seront pas de vastes blagues.

La nation, la collectivité est aussi intéressée à ce qui se passe au niveau de l’enseignement et de l’éducation, ce n’est pas juste un "service" dont l’élève ou l’étudiant serait un consommateur.

La nation et la collectivité s’intéresse aussi à des services cela ne prouve rien. Regardez la nation s’intéresse à la SNCF. Vous n’allez quand même pas me dire que le train n’est pas un service ?

Quand à la nation, elle s’intéresse à l’éducation car c’est un élèment de cohésion sociale ou l’on vous apprend ce qu’est un "bon francais". C’est d’ailleurs de son point de vue purement un service. Payer une structure de façon à ce qu’elle enseigne une certaine vision de l’histoire et de la politique. Si il n’y avait que les cours de Maths et de Lecture à l’école votre chère Nation les aurait privatisés depuis longtems.

D’ailleurs l’utilisation qu’en fait Sarkozy est un très bon exemple que je ne soutient pas.

Et si vous ne le comprenez pas , c’est qu’effectivement votre prof de philo a été nul, et s’il a été nul c’est qu’il a probablement voulu se plier à la logique du divertissement et de la relation fournisseur / client que vous revendiquez.

Vous me paraissez bien sur de vous. Je ne crois pas que l’un d’entre nous peut revendiquer la Vérité sur ce sujet. Je me contente d’en débattre avec un point de vue différent du vote. Et je m’abstiendrai bien de considérer que vous êtes forcément un nul parce que vous n’êtes pas d’accord et pire que les profs qui vous ont enseignés étaient forcément nuls ! L’invese serait une forme de totalitarisme.

Quand à la logique du divertissement, c’est un outil pour maintenir l’attention des élèves et cela marche très bien. Entre un prof bon acteur et un prof mauvais acteur, il y a une énorme différence. Mais cela ne dispense pas de mettre du contenu dans le cours !

 

 


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