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Commentaire de Serge Uleski

sur De la difficulté à remunicipaliser les services publics locaux


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Serge ULESKI Serge Uleski 29 février 2008 14:59
Nîmes, une ville... que c’est pour rien ! 

 Je me rends à Nîmes pour les obsèques de mon frère Pierre. Je redécouvre une ville que j’ai laissée, voilà quelques semaines ; une ville que je retrouve toujours... en l’état, et quelle que soit la durée de mes absences.

 Au premier coup d’oeil, une ville pour rien ; si on oublie le centre ville, bien évidemment ! Business oblige !

 

*** 

 Ah ! Nîmes ! Ville éternelle !

 

 Rome ? Pour un peu ?

 

 Nîmes avec ses trottoirs sur lesquels les personnes âgées se fracturent la jambe deux fois par an (ma mère qui a 76 ans, en sait quelque chose) et ce, tout simplement parce qu’ils n’ont pas la chance de vivre dans le quartier qu’il faut : le bon, le beau, le seul qui vaille, à savoir, le centre ville qu’un boulevard circulaire isole des autres quartiers ; îlot de commerces ce centre ville aux trottoirs irréprochables, aux appartements cossus et par voie de conséquence, bourgeois ; précisément ceux qui renouvellent sans faillir - telle une fatalité tragique -, le mandat d’une équipe municipale aux commandes d’une ville... pour rien ou pour si peu.

 

*** 

 Soyons clairs ! Disons les choses !

 Dans cette ville, seules les femmes sont dignes de respect ! Et pas n’importe lesquelles : femmes et filles issues de la communauté Harki, beurettes jeunes, très jeunes et moins jeunes qui battent le pavé, les entreprises et les administrations à la recherche d’un emploi, besogneuses, à servir en brasserie du matin au soir, ou dans les commerces (quand on les accepte car, faut pas froisser les préjugés de la clientèle - notamment dans la filière du prêt-à-porter féminin).

 Les hommes, eux, assis aux terrasses des cafés, renouvellent leur consommation une fois toutes les quatre heures... tout fauchés qu’ils sont !

 (Les créations d’emplois à Nîmes - m’a-t-on murmuré à l’oreille - seraient dignes de celles d’une ville moyenne appartenant à un pays tel que... le Bangladesh)

 

***
 

 Une consolation, tout de même : je n’aurai jamais plus à revenir à Nîmes, ma mère quittant définitivement cette ville avec sous son bras, l’urne contenant les cendres de son fils Pierre - notre frère -, après le deuil qui nous a frappés.

 Alors, en guise d’adieu...

 Olé !!! Au passage du taureau, et sous la cape, le coude bien haut, entre trois renvois, deux vomis et un rendu...

  A cette ville pour rien, à cette ville pour si peu, à cette ville pour personne.

 

 


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