• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de

sur Le libéralisme : contre ou contre ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

(---.---.252.18) 22 septembre 2006 11:11

Votre incompréhension sur le fond vient d’une méconnaissance de ce qu’est le libéralisme bien compréhensible vu ce que l’on en dit en France, mais votre erreur sur l’analyse des faits est plus étonnant.

Le principe du libéralisme n’est pas la concurrence libre ou le marché, mais le choix de favoriser la décision individuelle chaque fois que cela est possible, non pas pour des raisons d’efficacité, mais pour des raisons éthiques.

Le libéralisme considère qu’il est préférable que la personne humaine, l’individu choisisse librement ce qui le concerne chaque fois que cela est possible tant en politique qu’en économie ou dans la vie quotidienne.

Les pays libéraux savent très bien que la planification est parfois plus efficace, quand il existe un but collectif méritant de sacrifier des libertés individuelles, pour peu que ce but ait été décidé démocratiquement.

Il n’est pas une économie, aussi libérale soit elle économiquement qu’y n’ait planifié en temps de guerre parce que c’est plus efficace mais au prix de nombreuses restrictions à la liberté, justifiées provisoirement par l’enjeu et dans un vaste consensus démocratique.

Il est d’autres enjeux dont on pourrait penser qu’ils méritent de telles mobilisations, développement, écologie, etc... Mais pour le moment seuls les domaines faisant l’objet d’un minimum de consensus démocratique on fait l’objet de telles mobilisations visant à sacrifier la liberté du marché à l’efficacité de la contrainte collective pour résoudre rapidement des problèmes essentiellement de court terme.

La philosophie politique libérale comprend parfaitement que l’homme n’est pas naturellement parfait et avant même le marché, elle s’attache au respect de la démocratie, de l’état de droit et notamment d’un minimum de concurrence dont elle comprend très bien qu’elle n’est jamais en pratique pure et parfaite.

Il n’y a que dans des pays ou le libéralisme est dominant qu’on a vu le droit s’attaquer efficacement a des monopoles privés. En France, on en serait encore à célébrer des champions nationaux. Quand a-t-on vu en dans notre pays, l’Etat s’attaquer a des monopoles aussi ouvertement qu’aux Etats Unis. Si Microsoft était français, tous lui seraient permis.

Loin de privilégier le marché pour son efficacité, le libéralisme le privilégie comme facteur de liberté, encadre par un état de droit démocratique.

Il se trouve qu’en plus, de fait, il s’avère plus efficace sur le long terme en matière économique.

Et c’est la que je ne comprend pas très bien votre description des faits. Suivant votre logique, plus un pays est pauvre et peu social, plus il devrait être riche !

Ainsi, l’URSS avec sa masse de travailleurs plus ou moins esclavagés, avec des services sociaux « réel » qu’il faut avoir vu de prêt pour comprendre la catastrophe humaine et démographique qui touche le pays depuis des dizaines d’années, avec des salaires qui n’en était pas, un niveau de vie, d’équipement, de consommation qui confinait parfois au tiers monde, des ressources naturelles quasi gratuites et innombrables, aurait du envahir tous les marches mondiaux.... !

Oui mais, quand on laisse peu de liberté aux individus, quand ils ne sont pas récompensés pour leur travail, quand ils n’ont pas le droit d’acheter des melons moins chers au nom de principes abstraits, ils travaillent mal. A niveau de formation comparable, la productivité soviétique était au maximum d’un tiers de la notre. Il fallait travailler trois fois plus pour le même résultat.

En pratique d’ailleurs ils n’achètent plus le moins cher. Quand ils ont de quoi manger, ils achètent des symboles. Dans tous les pays communistes ont préférait les Marlboro 200 fois plus chères grâce au protectionnisme, aux cigarettes locales qui n’étaient pas 200 fois moins bonnes.

L’essentiel du commerce mondial se fait entre pays riches. Plus les pays sont libéraux plus ils s’enrichissent.

Plus ils sont libéraux, plus ils font confiance a l’individu, et donc notamment au marché, plus ils ont un modèle social satisfaisant pour leurs citoyens, se traduisant par une espérance de vie élevée et une forte productivité.

C’est a cela que l’on peut juger l’efficacité réelle d’un modèle social. Cela synthétise, les salaires, les soins, l’éducations, la protection sociale, l’absence de stress etc...et surtout, la situation des plus pauvres et des plus riches. Les riches, peu nombreux, vivent bien et longtemps dans le monde entier. Les pauvres, nombreux, vivent bien dans les pays libéraux. Cela ne dis pas si on est heureux, mais cela, on ne sait pas bien le mesurer.

A l’horizon 2025 comptent parmi les 26 meilleures espérances prévues, la Suède 81 ans et les Etats Unis 80 ans, parfois considérés comme les symboles du libéralisme sauvage et du modèle social européen.

C’est assez dire que TOUS nos pays développes sont a la fois libéraux et sociaux, chacun a leur manière et que ce n’est qu’a la marge que leurs modèles différent.

L’absence RELATIVE de libéralisme en France ces dernières années a réussi a nous faire passer au 17 eme rang pour la richesse parmi les plus riches, ce qui est regrettable, mais pas encore catastrophique au moins pour les plus favorises d’entre nous. Le plus de libéralisme relatif des anglais, leur permet d’approcher le plein emploi pour les plus défavorises et plus d’enrichissement global.

Tous nos pays sont en tous cas beaucoup plus libéraux que les concurrents pauvres dont vous parlez.

En Russie, comme dans d’autres pays peu libéraux et protectionnistes, l’espérance de vie pour les hommes est inférieure a l’age de la retraite, solutions élégante au problème de son financement...

Les problèmes d’Atopia sont que : ce n’est sans doute pas un pays libéral (il y a des esclaves), c’est un pays pauvre, et il n’a sans doute pas les moyens de produire autre chose que des melons a bas prix. Nous sommes assez riches pour soit subventionner nos melons, soit aider les ex producteurs à faire autre chose, et c’est cela qui se passe en pratique.

Le commerce international des biens représente une petite partie de nos PIB qui sont eux même en majorité constitues de services. Il a lieu essentiellement entre pays riches qui ont des modèles sociaux finalement comparables.

Notre richesse absolue en PIB par tête continue d’augmenter plus vite que celle des Chinois et des indiens, creusant les inégalités existantes.

Une bonne dose de protectionnisme aurait pour effet de préserver notre immobilisme à court terme, ce qui peut être plaisant. A le charme du cultivateur traditionnel de melon penche en plein soleil pour récolter ses fruits ! Mais pas nécessairement des emplois. Cela a tellement de charme que l’on est contraint de faire appel a de la main d’oeuvre étrangère tellement les chômeurs français ont envie de s’y coller.

Le protectionnisme ne permet malheureusement pas d’échapper au mouvement. Notre glorieuse industrie des baleines de corset a disparue, obligeant a de douloureuses reconversions des artisans traditionnels disposant d’un savoir faire séculaire et qui payaient des impôts, mais ce n’était pas a l’époque, sous l’influence des soutien gorges asiatiques....

Et la on fait quoi ? On oblige les gens à porter des corsets ?

Enfin, cette confiance du libéralisme dans l’individu et la primauté de sa liberté a d’autres conséquences qu’économiques. Les libérations dans le domaine des mœurs nous sont toutes venues de l’Amérique libérale, que se soit la libération sexuelle ou le respect du aux homosexuels.

Car un modèle social ce n’est pas uniquement de l’argent et des retraites.

Nul doute que la mondialisation des valeurs libérales américaines en la matière a remis en cause notre modèle social de famille traditionnelle et de rejet des minorités sexuelles.

L’Amérique est le pays, libéral, ou on trouve les homos les plus revendicatifs et les mouvement anti homosexuels les plus virulents avec le meme liberté de s’exprimer sous le regard attentif de la loi. En France soit l’homosexualité tombait sous le coup de loi, soit c’est l’homo phobie.

Faut il nous protéger de cela aussi ?

Il n’y a pas un regain d’intérêt pour le libéralisme. Depuis deux siècles dans l’ensemble de nos pays libéraux il y a environ la moitié de l’électorat qui vote pour des solutions un plus collectives et un peu plus contraignantes, une société plus stable et rassurante, plus de vérités officielles, plus immobile et moins efficace parfois et l’autre moitie pour un peu plus de liberté individuelle, de dynamisme de mouvement avec ce que cela peut avoir de stressant.

Comme le monde en ce moment change pas mal, comme la part de ce qui est géré collectivement, « modèle social « (plus de prélèvement en pourcentage sur un PNB croissant) augmente en valeur relative et absolue sans sentiment de progrès puisque tous le monde dit que le modèle social va mal, la seconde moitié a un peu plus le vent en poupe.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès