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Commentaire de Un enseignant trentenaire

sur Jeunes suppléants de l'enseignement privé, souriez ! Vous êtes évalués !


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Un ex-enseignant trentenaire Un enseignant trentenaire 4 mars 2008 15:41

D’un certain point de vue je vous rejoins : dans le cursus des cours en Sorbonne pour devenir enseignant, vous pouvez enchaîner deug, licence, maîtrise et aggrégation, vous n’assisterez pas une seule fois à des cours de pédagogie, de psychologie de l’adolescence, de préparation de cours, de maniement de matériel etc... On vous bourre le crâne d’une immense savoir encyclopédique en grande partie inutile dans l’enseignement secondaire.

Contrairement à ce que vous pensez, un CAPES ou un CAFEP n’est en rien un gage de compétence, au mieux un gage de connaissances, bien vite oubliées dans les années qui suivent, puisque tout frais l’on vous dépose devant une classe sitôt votre diplome obtenu sans que vous ayez jamais été confronté à la gestion réelle d’une groupe de 30 élèves. Je ne parle même pas des IUFMs, donc les cours étaient certes passionnants mais totalement déconnectés de la réalité.

Le seul moyen réel d’apprendre le métier c’est actuellement sur le tas : par des remplacements, c’est seulement en se confrontant à la réalité du métier que primo on découvre si on aime cela ou non et secondo que l’on apprend vraiment son métier en en tirant des leçons quotidiennes. Il y a quelques années lors d’un entretien avec un chef d’établissement, celui ci me dit pour me rassurer "Ne vous inquiétez pas, les 10 premières années, vos élèves essuieront vos plâtres, vous ferez des erreurs, ce n’est qu’au bout de 10 ans environ que vous commencerez vraiment à être un bon prof". Cela en dit long sur ce qu’il pensait des études pour devenir enseignant.

De plus, vous trouvez suspect de ne pas réussir au CAFEP ? Chaque année, pour l’Histoire/géographie, le % de réussite tourne autour de 15% avec des notes moyennes entre 8 et 10, je vous encourage a essayer de passer ce concours vous même, ainsi vous pourrez ensuite juger sur pièce de la difficulté de celui-ci.

Les concours internes sont en cela sensiblement plus justes car les épreuves et programmes reposent sur la réalité de ce qui est enseigné et sur les pratiques pédagogiques.

Mais je constate une chose : je pointais du doigts un dysfonctionnement dont de mon point de vue les suppléants du privé sont victimes et encore une fois, c’est l’enseignant qui est pointé du doigt comme coupable d’on ne sait quelle malhonneteté.

Donc je souhaite recentrer le débat sur le thème de base.


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