Que les FARC soient un ramassis de guérilleros sans scrupules, soit. Mais vous ne m’enlèverez pas de l’idée que j’ai tout de même la forte impression qu’Uribe n’a pas très envie de voir Ingrid Betancourt sortir de la jungle.
Les FARC sont des salauds, soit. Mais dans le même genre, on discute bien avec Poutine. Sa manière de mener la guerre en Tchétchénie n’sete pas non plus un modèle du genre. Dans le même style, en 1961, nos policiers parisiens jetaient des arabes à la Seine, et quelques légionnaires utilisaient la torture.
Le monde est sale, il faut le savoir. Il est juste un peu moins sale à certains endroits. Et parmi ces endroits, je pense à la France et à l’Union Européenne. Alors bien sûr, il y a toujours mieux. Mais que l’on puisse se révolter de voir que Sarkozy augmente son salaire - sans risquer la prison, pour reprendre l’exemple russe - est en soi une preuve de la bonne santé démocratique de notre pays.
Alors dans la vie, il faut que vous le sachiez, il vaut parfois mieux se salir les mains en discutant avec des criminels pour faire sortir un innocent, que de favoriser sa mort en se parant d’un blanc manteau de pureté. Je n’aime ni Uribe, ni les FARC, ni les n-ièmes milices sauvages qui utilisent les armes au début pour se défendre puis pour se venger et enfin pour imposer leur loi aux civils qui n’en peuvent mais.
Sauf que je n’ai qu’une seule envie, c’est que Ingrid et les autres otages sortent de là. On pourra toujours leur envoyer les photos satellites ou leur fournir quelques troupes spéciales prépositionnées en Guyane pour les aider à nettoyer le terrain une fois que les otages seront libérés. Mais si il faut accueillir en grande pompe le dirigeant des FARC à Paris pour faire sortir ces otages, je signe.