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Commentaire de JOS

sur Un Fabius peut en cacher un autre


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JOS (---.---.69.66) 22 septembre 2006 18:43

bonjour à tous, lecteur occasionnel de votre site, militant socialiste ayant voté non au référendum sur le TCE, ayant voté la motion 2 au congrès du Mans (Fabius était le 1er signataire), n’étant pas idôlatre, mais constatant que bien souvent, il a eu raison depuis quelques années.

Je partage donc en tout point votre conclusion : « Alors une question vient naturellement à l’esprit : et si, au soir du second tour, l’histoire lui donnait raison, une fois de plus, au plus profond de la défaite... Quelle tête ferions-nous cette fois ? »

Quelques éléments :

1 à la dernière réunion à l’Atelier de campagne de Jospin, Fabius, avec Gérard LE GALL, spécialiste des sondages, était l’un des rares à dire que Le Pen pouvait arriver 2nd et qu’il fallait communiquer sur ce risque.

2 Son livre, si l’on enlève les passages sur les carottes et la moto, correspond à une immersion auprès de la France qui peine, celle que les socialistes sont censer défendre, immersion obligatoire car comme tous, il n’avait pas vu l’écart entre le pays réel et les bons chiffres qu’affichaient le gouvernement. Un peu tard certe, mais lui a eu la volonté d’aller sur le terrain entre 2002 et 2003.

3 Son nom au référendum, dès août 2004 alors que le Oui était annoncé à 71%, correspondait au refus de voir l’Europe broyer dans le libéralisme cette belle idée. Sa vision était une vision démocratique avec le refus de la règle de l’unanimité, le refus de constitutionnaliser une partie III qui correspond à des politiques économiques libérales (Le Parlement Européen n’aurait pas pu revenir sur ces politiques du fait de leur constitutionnalité, bel exemple de démocratie !). Opportunisme ou courage politique que d’affirmer une position qui tranche avec l’unanimisme ambiant (71% pour le oui, on ne peut pas croire que le non l’emportera au final).

4 Concernant le plan B, j’ai lu la semaine dernière une interview de Romano Prodi dans le Monde (je n’ai plus la date, mais cela doit pouvoir se retrouver pour ceux qui recherche ou ne croit pas au plan B, j’ai cependant une copie sous les yeux, mais sans la date). A la question de l’évolution de l’Union Européenne après les non français et néerlandais, il affirmait qu’« il est possible de repartir du projet constitutionnel, mais très simplifié. La troisième partie ne peut être approuvée en l’état. J’irai personnellement vers une constitution limitée aux grands principes (je suppose qu’il évoque les parties I et II). Mais il faut revoir aussi des aspect opérationnels. Depuis le passage de l’Europe des six à celle des quinze, la solidarité instinctive qui permettait de prendre des décisions à l’unanimité était devenue difficile. Dans l’Europe à 25, puis 27, l’unanimité était devenue difficile. Dans l’Europe à 25, puis 27, l’unanimité est le blocage absolu. »

Si ça ne ressemble pas au plan B, si ça ne ressemble pas à ce que Laurent Fabius disait, alors je ne comprends plus rien. En tout cas, Romano Prodi, qui connaît un peu le fonctionnement européen, confirme ici que nous avons bien fait de nous battre pour le non.

Robert Badinter rappelait que pour l’abolition de la peine de mort, les sondages montraient une opposition des Français. Sans le courage politique de François Mitterrand, nous serions peu être encore à trancher des têtes. Fabius aussi ne manque pas de courage, en tout cas, je crois qu’il a le courage de ses convictions.


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