Non, le critère déterminant pour considérer une entreprise comme étant publique ou pas est la propriété du capital, pas les sources de revenus ou les subventions. Si on suit votre raisonnement, pratiquement toutes les exploitations agricoles françaises (voire européennes) sont des entreprises publiques puisqu’elles sont largement subventionnées. Or ce n’est évidemment pas le cas.
La réglementation européenne interdit que des entreprises publiques, c’est-à-dire détenues majoritairement ou totalement par l’Etat, soient en concurrence avec des entreprises privées. La raison est simple : l’Etat pourrait trop facilement avantager ses propres entreprises par rapport aux autres. Toutes les privatisations récentes (télécom, électricité, gaz) sont d’ailleurs dues à la mise en concurrence de ces secteurs. Les subventions n’ont donc rien à voir là-dedans : EDF avait des statuts de société de droit privé, n’était plus subventionnée depuis très longtemps et a quand même due être privatisée lors de l’ouverture du marché à la concurrence.
Enfin, il y a un point crucial que vous ne prenez pas en compte : oligopole ou pas, les distributeurs sont là pour satisfaire la demande. Or, aucune étude sérieuse de la demande n’existe en France, nous n’avons même pas la moindre idée des élasticités-prix pour les produits courants. Ce genre d’études permettrait à coup sûr de démontrer que l’optimum pour les distributeurs (même sans concurrence) serait atteint grâce à une baisse des marges unitaires, donc des prix, qui serait largement compensée par une augmentation des volumes. Ou l’on revient sur l’inculture économique des dirigeants d’entreprises...