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Commentaire de 5A3N5D

sur Ecole primaire, zone de non-droit au cœur de l'Education nationale


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5A3N5D 15 mars 2008 13:56

@ Mango,

" Non seulement ce n’est pas interdit, mais c’est même chaudement recommandé, car ne pas intervenir alors qu’un enfant est mis en danger en votre présence, c’est de la "non assistance à personne en danger", et que je sache, ça aussi , ça tombe sous le coup de la loi."

Je passerai sur votre "spécialisation" juste pour vous faire part des remarques suivantes : vous avez parfaitement raison de mentionner que les enfants qui nous sont confiés doivent bénéficier de notre protection contre les exactions éventuelles des autres. Pour ma part, j’avais pour habitude, en début d’année, de faire rédiger par les enfants eux-mêmes, le règlement de la classe. Mais ceci n’est peut-être pas possible avec tous les élèves. Il n’y a rien de plus dangereux, pour le bon déroulement d’un classe, que l’insécurité (des plus faibles, bien entendu.)

Je regrette de vous dire néanmoins que votre formation professionnelle est loin d’être complète : dans le cas de figure que vous évoquez, il ne s’agit nullement de "non assistance à personne en danger", mais d’ "ordre de la loi." Idem pour un médecin qui a connaissance de mauvais traitements dans l’exercice de sa profession. C’est très bien expliqué ici :

http://fr.jurispedia.org/index.php/Ordre_de_la_loi_(fr)

Le médecin mis en cause par l’auteur ne risque donc aucune sanction, sa dénonciation ayant été légitimée par l’ "ordre de la loi."

Je voudrais en outre vous poser une question : votre "méthode" pour immobiliser un gamin est fort belle et peut être mise en pratique par n’importe qui a appris la technique. Mais que ferez-vous lorsqu’un parent d’ élève estimera que vous avez commis un acte de violence sur leur enfant par le simple fait de lui avoir appliqué une méthode de contention ? Méfiez-vous : vous n’en êtes pas à l’abri d’une plainte. Car là est le problème : il y a trop de parents de nos jours qui, forts de leur niveau d’instruction, "savent" ce qui est bon pour leurs enfants et n’admettent pas qu’une quelconque règle ou sanction soit appliquée par quelqu’un d’autre qu’eux-mêmes. Ces gens refusent de déléguer, et nous avons eu beaucoup de commentaires en ce sens à l’occasion de la parution de l’article de Paul Villach " Il y a des gifles qui se perdent : le professeur et le droit de correction" http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=35263 

Par ailleurs, vous avez raison d’évoquer des pratiques visant à gagner la confiance, le respect, puis l’amour du maître par ses élèves. Il en résultera évidemment une crainte de l’élève de rompre cette relation privilégie avec l’enseignant.

Je suis désolé d’en arriver aux confidences, mais je dois à la vérité de dire qu’il m’est arrivé bien souvent que des élèves m’attendent le matin, moi, prisonnier de mon cartable et de mes cahiers pour venir m’embrasser... Aurais-je dû les repousser au nom du "qu’en dira-t-on" ? J’aurais normalement dû le faire et j’ai pris de risque de laisser s’instaurer ce rituel. Malheureusement, là encore, vous trouverez des parents qui ne seront pas d’accord : un maître doit se faire respecter de ses élèves et non se faire aimer. Vous en aurez quelques commentaires sur le sujet ici (ils ne sont pas à mon avantage.)

http://www.agoravox.fr/commentaire_static.php3?id_article=36958&id_forum=1642603

Bref, si je devais résumer la situation, je dirais simplement : "mon Dieu, quel métier !"

 


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