Enfin ! Cher Armand, il n’y en a qu’un, et c’est vous, pour avoir remarqué à quel point l’immobilier joue un rôle dans la récentre et brutale dégradation du pouvoir d’achat.
Par "récente", je sous-entend depuis six ans environ. Le prix des pâtes, c’est du réel, mais c’est un phénomène récent.
Bien sûr, il a toujours été cher de se loger à Paris, et personne n’est surpris que ce soit pire encore. Là où la situation se corse, c’est lorsque les prix délirants commencent à contaminer la province, et pas seulement ses grandes villes.
Prenons deux exemples, en cherchant sur internet des maisons "ordinaires" çad 5 pièces/trois chambres en proche banlieue mancelle (Le Mans, 72), une ville de taille moyenne d’une région où les prix sont encore "raisonnables", si l’on peut dire.
-Une maison de ville rénovée, proche du centre, 110m2, 158 000 Euros
- Un pavillon neuf à la campagne, 25 minutes de route du centre, 100m2 + 600m2 de terrain. 159 000 Euros.
Grosso-modo 160 000 Euros.
Mettons 10 000 Euros d’apport personnel, reste à emprunter 150 000 Euros.
Sur 15 ans ou 20 ans, ça donne à 4,60% + 0,36 d’assurance....
sur 15 ans 1200 Eur/Mois
et sur 20 ans 1006 Eur/mois
Résultat : QUI a les moyens de s’acheter ça ? Pour ne pas dépasser les 33% légaux de taux d’endettement, il faut un couple gagnant au bas mot :
- 3600 Eur/mois net pour 15 ans, soit DEUX salaires de 1800 Eur/mois nets
- 3036 Eur/mois net pour 20 ans, soit DEUX salaires de 1518 Eur/mois nets
Et ça, ce n’est que la situation d’une ville où les tarifs sont TRES PEU CHERS !!
Je laisse les intéressés faire les recherches, et refaire le calcul, avec des maisons similaires à Rennes, Strasbourg, Lyon, Marseille, Bordeaux, ou même une ville anciennement "pas chère" comme Le Havre..
En province, il va bientôt falloir deux salaires d’ingénieurs pour pouvoir se payer ce que mes parents ont pu avoir avec UN SEUL salaire d’employé.
Quand à la banlieue parisienne... on y est déjà depuis longtemps !!!
Note d’humour : quand on voit La Poste, et probablement demain une grande enseigne de Fast Food, devoir quitter l’avenue des Champs-Elysées pour cause de prix de l’immobilier trop élevés... on se dit qu’on est pas les seuls mal-logés