Je trouve aussi que comparé à « The Long Tail » cet article est un peu décevant. D’autant plus qu’il fait une part large à la pollution publicitaire ou le profiling (analyse fine des habitudes de consommation) comme source de financement qui, un jour ou l’autre, se répercute immanquablement sur les consommateurs.
Ensuite, si le coût d’hébergement et de diffusion numérique tend vers zéro il y a un phénomène inquiétant de concentration et de formation d’oligopoles, qui fait qu’au lieu d’aller vers un web 2.0 on se dirige tout droit vers un minitel 2.0 où seuls quelques acteurs ont le pouvoir et centralisent la monétisation issue du travail des autres. Par exemple, si vous voulez mettre une vidéo en ligne vous allez passer par YouTube ou DailyMotion sinon votre hébergeur, s’il ne clôt pas votre compte, vous présentera une facture de bande passante particulièrement salée. De même, aucune solution vraiment satisfaisante de micro-paiement n’existe et il faut nécessairement passer par les fourches caudines d’un établissement financier établi.
Or, d’un côté les dinosaures essayent de transformer Internet en gros minitel pour conforter leur business model et de l’autre côté des mécanismes innovants sont créés pour exploiter la décentralisation, comme le P2P, pour réduire encore plus ce coût numérique. Tout est fait pour freiner les innovations et la création de richesse par le travail collaboratif ; les états et les grosses industries ont horreur de la décentralisation qui effrite leurs oligopoles assis depuis des dizaines d’années.
Qui gagnera ? Si les lois de la physique s’appliquent, certainement le modèle décentralisé, mais dans combien de temps ?
J’ajoute aux liens proposés « The Economy Of Ideas »[1] de John Perry Barlow (sous titré : « Selling Wine Without Bottles on the Global Net ») qui est une introduction d’actualité à l’économie des immatériels et qui date pourtant de 15 ans !
[1] http://homes.eff.org/ barlow/EconomyOfIdeas.html