Le problème de l’intégration de la Turquie à l’Europe n’est pas un problème religieux eruropéen, mais politique turc. De deux choses l’une : ou la Turquie admet réellement les principes fondamentaux de la démocratie et la charte européenne des droits de l’homme et des femmes et elle est intégrable quelles que soient les "origines" (et non pas racines : les humains ne sont pas des arbres destinés à l’immobilité) religieuses des ses habitants, ou elle ne les admet pas et alors elle n’est pas intégrable.
Mais il ne faudrait surtout pas décider à la place de la Turquie au motif que l’Islam serait un obstacle définitif à la laïcité, sauf à rendre en effet, en un jeu de rôle pervers, impossible toute évolution de la Turquie vers la laïcité et donc toute évolution de l’islam dans le sens de celle qu’a connu le christianisme chez nous (jusqu’à la possibilité de se dire athée, sans être socialement sanctionné ou rejeté en tant que citoyen). De toute façon l’Islam n’est en rien extérieur à l’Europe actuelle et nous avons à vivre avec des musulmans..Le seule chose qui soit intolérable c’est le refus des lois laïques et des principes de la démocratie pluraliste et libérale (au sens des libertés "individuelles"), c’est le communautarisme autoritaire anti-libéral
Il n’ y a pas plus d’essence immuable de l’Islam que du christianisme. Toute religion, comme toute a-religion, est une construction historique. La Turquie est déjà en très grande partie intégrée à l’Europe sur le plan économique et même militaire (via l’OTAN), l’intégration politique ne peut être qu’un but à plus ou moins long terme , tout en sachant que ce but est une condition nécessaire, dès aujourd’hui, de l’évolution favorable à la démocratie en Turquie.