A Maugis, Parkway et Gasty,
Ce qui me frappe, c’est l’absence de "feedback" ou de réaction si on veut, de la part de ceux à qui les innombrables messages internet sont adressés, soit directement à leur adresse, soit comme opinion de masse. Je ne connais pas de personnalité du gouvernement, de député, de sénateur, de financier, de grand patron d’entreprise qui ait pris de décision à la vue d’une "vague Internet". Ceci n’est pas un souhait, mais un constat. Devraient-ils le faire ? Je n’en sais rien. Même "les lettres à", au sens traditionnel, n’ont pas d’effet si elles ne sont pas relayées par les canaux déjà établis (presse, radio, télé ou manifs), et encore.
Mettre à jour la vérité, la sincérité, l’authencité, rien de plus respectable. Mais les résultats sont-ils au rendez-vous ?
Je n’aime pas le "story-telling", mais je vous donnerai un exemple de ce que j’ai vécu et qui explique mon scepticisme. En 1968, je me trouvais par hasard aux USA. La révolte contre la guerre du Viêt-Nam était dans tous les campus (mais pas dans les usines ni dans les commerces), le racisme faisait ses ravages, la pauvreté gangrenait la société (et le fait encore). Un groupe de jeunes gens a eu l’idée de peindre ce qui devint le fameux "peace sign", ou cercle dans lequel se trouvait un Y à l’envers. Quelques semaines plus tard, ce symbole de paix se trouvait récupéré par les banques et figurait sur tous les chèques...
Voilà pourquoi je suis sceptique. Le capitalisme n’étant qu’un opportunisme de classe prêt à phagociter tout ce qui lui fait obstacle, je ne crois pas qu’Internet contribue à changer le monde. Peut-être les esprits de certains, mais pas dans les choses. Or, je ne vis pas que d’idées. Je ne crois pas à l’avènement du grand soir ni à l’explosion finale. Les cochonneries ambiantes ont encore de beaux jours devant elles.
Cordialement.