Il existe une nanotechnologie, bien présente, depuis quelques 3 milliards d’années. C’est la Vie. Voilà une machinerie moléculaire tout à fait exemplaire. En ce qui concerne la gestion des ressources énergétiques, on se tue à fabriquer les cellules photoéléctriques de plus en plus performantes en inventant les tapis de nanotubes, la matière la plus noire jamais fabriquée ; il va pourtant falloir encore beaucoup de temps pour égaler le photosynthèse, que toutes les plantes utilisent depuis la nuit des temps. Il y a aussi le phantasme de la machine capable de créer une copie d’elle-même : un répliquant. N’importe quelle cellule vivante en est capable, mais une telle machine est complètement inconcevable à l’état actuel du progrès.La grande peur : le "gray goo", les nanorepliquants qui envahissent tout, est une réalité : le "green goo", la vie est présente partout sur la Terre, on appele ça la biosphère. Autant pour le stockage d’informations : nos disques durs les plus performants sont complètement ringards à coté de l’élégante spirale de l’ADN - c’est normal, nos ordinateurs sont binaires, et la vie est base 4 : adenine, cytosine, guanine et thymine - les 4 lettres de l’alphabet divin.

C’est pour cela que la nanotechnologie fait partie d’un concept plus vaste : la Convergence. En effet, les sciences convergentes, les NBIC (nano-bio-info-cognitique) qui ont tendance de se reprocher et de s’entremêler vont donner dans l’avenir une superscience en fusionnant la phisique-chimie, la biologie, l’informatique et la connaissance du fonctionnement de cerveau humain, en avalant au passage plus au moins toutes les sciences exactes.Lisez cet édifiant entretien avec le polytechnicien JP Dupuy : http://ensmp.net/temp/EntretienTempsSavoirs.doc

La nano est-elle dangeureuse ? Oui, bien sûr. En se basant sur le rapprochement nano - bio, on constate que pratiquement la totalité de la biosphère nous est hostile et nuisible : je ne parle pas seulement des prédateurs, las fauves, les animaux venimeux ; mais de la vie sur le plus petit niveau : les virus, les bactéries. Mais l’humain est capable de manipuler les dangers : nous avons tous à la maison des prises électriques, et portant l’électricité peut facilement tuer. L’humain a apprivoisé le feu depuis la préhistoire - le feu est pourtant dangereux.

Le vrai danger de cette nouvelle technologie est qu’elle soit développée dans un esprit mercantile. L’exemple de Monsanto avec les biotechnologies, très proches de la nano, illustre bien mon propos. Lorsqu’il s’agit de faire des bénéfices, on n’hésite pas de prendre les humains pour des cobayes.

Je suis pourtant convaincu que les NBIC, exploités dans un contexte détaché de l’appât du gain, peut profiter à l’humanité de façon très spectaculaire : Vaincre le cancer avec les nanorobots qui détruisent sélectivement des cellules cancéreuses, voilà la médecine de demain, pourtant même les auteurs de la SF les plus audacieux n’y auraient jamais pensé. Un concept comme l’ascenseur spatial, inconcevable il y a 20 ans est aujourd’hui presque à la portée de la technologie actuelle.

Alors, ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain.