Trafiquer un son n’est plus un problème depuis longtemps,et, ce même sans gros moyens techniques, un imitateur suffit, et surtout sur un enregistrement de médiocre qualité.
Pour l’image, c’est beaucoup plus complexe, et onéreux. Mais, à l’époque où n’importe quel pékin moyen peut disposer de petites caméras de très haute qualité, on peut simplement se demander pourquoi le milliardaire Ben Laden se fait filmer avec des machines défaillantes. Un élément de réponse est peut-être à chercher du côté de l’effet vérité, qui est classiquement obtenu avec une image granuleuse, rayée, sautante, des couleurs criardes ou délavées, le noir et blanc, le sépia, des mouvements de caméra brusque et désordonné. Tous ces moyens au service du vérisme sont des grands classiques en fiction.
Le syncronisme image/son est une autre difficulté. Le cerveau est en effet très sensible même à de petits décalages. Le plus simple, c’est bien sur d’utiliser une image arrêtée, ou de suffisamment de mauvaise définition pour que les mouvements des lèvres soient difficiles à distinguer (la barbe, ça peut aussi aider).
Bon, que tout ça soit possible ne dit pas que c’est comme ça. Alors, M. Ben Laden, s’il vous plait, faites vous filmer à la lumière du jour avec une caméra récente, nous pourrons ainsi avoir un peu plus de certitudes sur votre existence.