Décrire la presse comme complaisante vis à vis de Bayrou, c’est un peu léger. Je crois que personne dans l’establishment médiatique ne lui fait de cadeau. D’i-Télé à TF1, en passant par tout le panorama des tendances de la presse écrite, du Figaro à Libé, tout le monde lui tape dessus à longueur d’année, sauf Marianne ! Tout le monde semble pris dans cette dialectique "droite-gauche" qui perdure depuis deux cents ans en France, en Angleterre et aux Etats-Unis. Mais ce n’est pas le cas dans la plupart des autres démocraties du monde ! Autrefois, sous Giscard, la droite et la gauche avaient au moins des partenariats internes qui apportaient des nuances dans les engagements : le RPR était freiné par l’UDF et le PS par le PC. Depuis la campagne présidentielle de 1995, l’UDF a été dissous à cause de la candidature de Balladur (donné gagnant à tous les coups !) et le PC a disparu au profit des extrêmes gauches et de l’émergence des alter-mondialistes.
Croire que le monde est bipolaire, c’est dire qu’il n’y a jamais qu’un seul chef dans chaque camp. C’est comme si les papas devaient toujours avoir raison, et les mamans toujours tort. Pourtant, on sait bien que la gestion d’une famille nécessite un certain nombre de concessions de la part de chacun. 