J’arrive un peu tard sur ce fil, mais d’une certaine manière, c’est mieux. Les posts précédents se situent peu ou prou dans une logique comptable, ce qui est bien, mais à mon sens insuffisant. Et si aujourd’hui il n’y a plus de partisan d’un socialisme intégral où l’Etat serait le seul employeur, et si les libéraux sont généralement conscients que l’Etat aura toujours un rôle à jouer, par contre, la monnaie reste le principal impensée de l’économie. Et c’est le mérite de cet article de montrer que la monnaie se crée par un acte volontaire.
Il faut absolument lire Aglietta " la violence de la monnaie" (je crois). Il s’agit d’une exploration du sens de la monnaie, armé de la théorie anthropologique du mimétisme de R. Girard. Il serait trop long de rentrer dans le détail d’un ouvrage complexe. Mais la monnaie, c’est de l’anthropologie.
Rien n’interdit de vivre avec plusieurs monnaies, avec des rôles differents. Des monnaies locales, non thésaurisables, fondantes, donc non financiarisables, sont possibles en paralleles avec des monnaies classiques. Il s’agirait en fait de dénationaliser la monnaie, ce quoi les libéraux ne peuvent s’opposer sauf à se contredire (Hayek y était favorable).
Car l’objection majeure des libéraux aux politiques redistributives intégrales, le bloquage du processus créatif, est recevable. Et que donc une recherche directe de justice sociale est vouée à l’échec. Par contre, un revenu universel sans conditions (en monnaie locale) associé à la dénationalisation de la monnaie permettrait de tester au niveau local, donc proche des réalités, une solution originale.