Je ne me retrouve pas dans votre critique du cadre. Mais peut-être est-ce par ce que je ne suis toujours pas propriétaire, je n’ai pas de 4x4 et je ne suis jamais parti en vacances à l’étranger. Peut-être est-ce aussi parce que commencer la vie active avec un crédit étudiant de 100 000 F n’est pas l’idéal.
J’ai été cadre pendant 10 ans dans le cartonnage et à travers les 4 sociétés dans lesquelles j’ai travaillé, j’ai pu voir progresser les difficultés économiques, principalement lié à la délocalisation d’une partie du marché dans les pays de l’est puis en Chine. J’y ai vu aussi tout type de management de la part des différentes directions. Mais il est vrai que me retrouver à exploiter du mieux que j’ai pu un effectif de salarié constamment en décroissance, pour que les patrons puissent conserver leur salaires et dégager un bénéfice, ne fait pas partie de ma vision humaniste du travail. C’est pourquoi, dès qu’une opportunité s’est présentée, j’ai quitté le monde des entreprises de production.
C’est par la prise de conscience des cadres, qu’un vrai changement peut arriver dans nos sociétés. L’opposition ouvriers/patrons a toujours existé, mais les grandes grèves n’ont pas mené les ouvriers à un pouvoir d’achat nettement amélioré. Si les cadres se mettaient dans la révolte avec les ouvriers, en proposant d’autres types de gestion des entreprise, nous aurions alors quelque chose d’intéressant pour l’avenir de notre Société. Cependant, ce changement ne serait efficace que soutenu par une politique différente au niveau de l’Europe, puisque la France n’est plus souveraine en terme d’économie.